Le stade de Bordeaux (Source : varzesh11.com)

Présentation du projet

La ville de Bordeaux souhaite s'associer au projet de l'Euro 2016. Le stade existant, Chaban-Delmas, date de 1938 et ne lui permettait pas d'accueillir des rencontres d'une telle envergure. La ville a donc décidé de construire un nouveau stade, tout comme les villes de Lyon, Lille et Nice. Ce stade, rattaché à l'équipe des Girondins de Bordeaux, est situé dans le quartier Bordeaux-Lac et a une capacité de 42 000 places. Inauguré le 23 mai 2015, il est en moyenne rempli à 60 % (28 000 personnes) avec un maximum s'élevant à 41 500 spectateurs pour la demi-finale du Top 14.

 

Choix d’un PPP

La décision de construire le stade a été prise en 2008, dans un contexte économique très différent. La ville avait alors le choix entre un PPP ou une MOP (Maîtrise d'ouvrage publique). Elle a opté pour la première solution, notamment pour des questions de délais. En effet, l'UEFA souhaite que les stades soient utilisés pendant au moins deux ans de compétition avant l'euro 2016. Le PPP permet la construction du stade plus rapidement, car un acteur centralise tous les services, et a donc été choisi. La SBA (Société Bordeaux-Atlantique) est chargée de l'entretien du stade et le loue à ville de Bordeaux pendant 30 ans, puis le stade est remis à la ville. Les projets conclus via un PPP, et surtout les installations sportives, soulèvent souvent le problème de la gestion des risques. Il n'est pas ici à la seule charge des acteurs publics, le groupe M6 y participe.

 

Acteurs

Ville de Bordeaux

La ville de Bordeaux, souhaitant conforter la place de Bordeaux comme ville incontournable en France et en Europe, a voulu se doter d'un nouveau stade pour pouvoir accueillir des rencontres nationales et internationales. Elle participe aussi au financement du projet à hauteur de 10 % environ.

Le tandem Vinci-Fayat

Ces deux géants du BTP sont réunis dans ce projet, et le financent à hauteur de 50 %. Ils créent la filiale Stade Bordeaux-Atlantique pour gérer le projet. Elle a en charge entre autres la construction, l'exploitation, la maintenance du nouveau stade.

Financeurs

Les acteurs publics sont présents dans ce projet et agissent au niveau du financement. En effet, l'État, la région et la métropole apportent 30 % des fonds nécessaires.

Le groupe M6, à qui appartient le club des Girondins de Bordeaux (résidents du stade) apporte aussi son soutien dans le projet en aidant la ville à payer le loyer dû.

 

Chronologie

  • 2008 : Décision de construire le stade
  • 18 juillet 2011 : Le projet de construction est confié au tandem Fayat-Vinci
  • 4 novembre 2012 : Début du chantier
  • 30 avril 2015 : Remise du stade à la ville
  • 23 mai 2015 : Match inaugural
  • 2045 : Fin du contrat de partenariat

 

Financement

Les coûts, initialement prévu à 165 M€, se sont finalement élevés à 183 M€. Les différents acteurs publics fournissent 75 M€, soit 40 % du coût total. Le groupe M6, propriétaire des Girondins de Bordeaux, apporte 20 M€ et participera au loyer à une hauteur de 3,85 M€ sur 6,7 M€. Vinci/Fayat réalise un prêt pour amortir le reste du budget.

Par ailleurs, le nom « Matmut-Atlantique » est originaire d'un procédé de naming, très courant aux États-Unis et en Grande Bretagne : un groupe privé donne un nom à l'infrastructure en échange de redevances. Ainsi, la Matmut verse près de 2 M€ par an pendant 10 ans à la SBA en échange du nom donné au stade.

stadecamembert

(Source : http://www.matmut-atlantique.com/fr/le_stade/acteur-financement)

Avancement du projet

Le recours à un PPP a été contesté à plusieurs reprises. L'association Trans'CUB dénonce dans un rapport publié en décembre 2011 et intitulé « Le PPP de tous les mensonges » les coûts réels supportés par les acteurs publics. En décembre 2011 aussi, l'opposition socialiste au conseil municipal de Bordeaux annonce qu'elle déposera un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux afin de faire annuler le contrat de PPP. Un an plus tard, le tribunal déboutait la requête des opposants au projet et validait le mode de financement adopté par Alain Juppé. Une attaque au Conseil d’Etat a aussi eu lieu en 2014.

 

Entretien(s)

Chritian GERMA, ancien directeur PPP à Vinci