La décroissance, un horizon inéluctable ?
La décroissance, un horizon inéluctable ?
Chronologie de la partie :
La croissance économique au secours de la démographie
« Les mythes du productivisme et de la croissance à tout prix étaient nécessaires car il fallait nourrir l’humanité. »
Pour Sylvie BRUNEL, économiste spécialiste des questions de développement, enseignante à la Sorbonne, le développement doit être « l’objectif premier de l’humanité » [1] « on n’est pas trop nombreux sur la Terre […] la population mondiale ne doublera plus jamais », et les décroissants sont entrés dans une logique « régressive », « malthusienne », en adoptant un discours catastrophiste : « ne touchons plus à rien, nous sommes à l’aune de la sixième extinction… »
Pourtant, pour Sylvie Brunel, l’urgence du XXIème siècle, ne sera pas la lutte contre le réchauffement climatique, mais l’endiguement de la pauvreté, dans une période de fort accroissement démographique. Car, « Il y a aujourd’hui deux milliards d’êtres humains qui vivent dans le dénuement, et nous ne sommes là qu’à parler des jardins de la terre, de la préservation de la nature ». Or l’urgence doit toujours être du côté des hommes et femmes qui vivent dans la souffrance. A cause des décroissants, et de bon nombre d’écologistes, »On idéalise l’âge d’or des sociétés traditionnelles, on idéalise une biodiversité qui existerait indépendamment d’un monde de l’homme, on idéalise la nature […] [en oubliant de rappeler que la nature], c’est le sacrifice du faible au profit du fort. »
C’est également le point de vue de Claude ALLEGRE qui prévient : « l’urgence mondiale, c’est le problème de la démographie » [2], et il faudra, dans les trente années à venir, subvenir aux besoins de plus de deux milliards de nouveaux habitants : la crise de la famine qui a traversé de nombreux pays pendant les émeutes de la fin devra être réglée par la croissance, et notamment par l’utilisation généralisée des OGM, en privilégiant les zones ou la pluie permettra l’agriculture. Il faudra construire des logements, des écoles, qui seront indispensables dans les pays où la population sera mécaniquement plus jeune, il faudra aussi étendre les villes d’avantage : la croissance économique est la seule réponse à la croissance démographique. Les problèmes environnementaux peuvent attendre, il y a une autre priorité de taille : faire vivre décemment les 9 milliards d’êtres humains qui peupleront bientôt la Terre.
Cette position est aux antipodes de la vision des décroissants. Qu’ont-ils à proposer en ce qui concerne l’augmentation de la population ? Y-a-t-il un sens à parler de décroissance économique lorsque la population mondiale ne cesse de croitre ? Cela signifie-t-il qu’il faut réguler les natalités ?
Sources :
[1] BRUNEL S. (2009), « A qui profite le développement », entretien avec Agoravox.
http://www.dailymotion.com/video/x5tt1o_sylvie-brunel-a-qui-profite-le-deve_news
[2] ALLEGRE C, « Réussir la croissance verte », octobre 2009, conférence pour le site www.nonaladecroissance.com
http://www.nonaladecroissance.com/en-video/article/claude-allegre-reussir-la
La croissance économique au secours des pays pauvres ?
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LA CONTROVERSE
• La croissance économique au secours de la croissance démographique
• Qui de la croissance ou de la décroissance est au service de l’éthnocentrisme européen