La décroissance, un horizon inéluctable ?
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Chronologie de la partie :
Le stress : la décroissance du temps de travail ?
Les problèmes de santé d’origine professionnelle (hypertension, stress, anxiété, dépression) sont en progression forte. Ils affectent aujourd’hui entre 23 et 33% de la population européenne.
40% des américains estiment que leur travail est “très ou extrêmement stressant”. La part de la population japonaise souffrant de stress est passée de 53 à 63% de 1995 à 2000.
Le risque d’être atteint de dépression a augmenté au fil des dernières décennies. Les maladies mentales sont probablement devenues une des principales sources de misère des sociétés occidentales, 30% des maladies invalidantes étant d’origine mentale (Layard 2005).
Ainsi, pour de nombreux auteurs, la société devrait tendre vers une réduction du temps de travail pour améliorer la vie quotidienne.
Causes du stress
Le stress résulte d’un décalage entre les demandes et les pressions exercées sur une personne d’une part, et les connaissances et capacités de cette personne, d’autre part. Il remet en cause sa capacité à accomplir son travail.
Le stress survient non seulement dans des situations où les pressions professionnelles dépassent les capacités de l’employé, mais lorsque les connaissances et capacités de celui-ci ne sont pas suffisamment utilisées et que cela lui pose un problème.
Dans la société industrielle, il existe souvent une confusion entre la pression ou le défi et le stress, confusion qui est parfois entretenue pour excuser de mauvaises pratiques de gestion.
En effet, une mauvaise organisation du travail, c’est-à-dire la manière dont les tâches et les systèmes de fonctionnement sont conçus et gérés, constitue la principale cause du stress au travail. Les récents cas de suicides, en France chez France Télécom ou encore en Chine confortent les décroissants dans leur position.
Il semblerait donc que les pays où le développement a atteint un niveau important ne soient pas ceux où l'on se sente forcément le mieux. La croissance économique qui est permis par ces forçats du travail ne se serait donc plus souhaitable pour les objecteurs de croissance. Il faudrait à la place réduire encore le temps de travail pour accroitre le niveau de vie.
Cependant, les tenants de la croissance traditionnelle continuent à vouloir des temps de travail élevés. Le MEDEF attaque régulièrement les 35h jugées responsables du manque de compétitivité de la France. De même, la récente loi permettant aux heures supplémentaires d'être détaxées va dans ce sens.
Sources :
Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Organisation du travail et stress.
Isabelle Cassiers et Catherine Delain (2006). La croissance ne fait pas le bonheur : les économistes le savent-ils ? Regards économiques, 38.
Layard, R. (2005) Happiness: lessons from a new science, London: Penguin Group.
La santé : une croissance pathologique
LA CONTROVERSE
• La croissance économique au secours de la croissance démographique
• Qui de la croissance ou de la décroissance est au service de l’éthnocentrisme européen