La décroissance, un horizon inéluctable ?
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Chronologie de la partie :
Comment quantifier l’influence de l’homme sur la nature ?
On doit ce concept à William Rees et Mathis Wackernagel dans Ecological footprints and appropriated carrying capacity: what urban economics leaves out (1992) [1]. Ils n'ont pas de liens avec le mouvement décroissant, mais leur travaux sont largement cités par les décroissants.
Les activités humaines nécessitent des ressources et produisent des déchets. La capacité à fournir ces ressources et à absorber ces déchets, la biocapacité, est fonction de la surface. Toutes les régions du monde n’ont pas la même biocapacité : celle d’un désert sera par exemple plus faible que celle d’une forêt. On introduit donc la notion « d’hectare global » (gha) dont la biocapacité est moyenne. L'impact d'une activité humaine sur la nature se compte alors en nombre de gha qu'elle nécessite.
La méthode de référence est aujourd'hui celle du Global Footprint Network (co-fondé par Wackernagel) qui sert au WWF pour son Rapport Planète Vivante (publié tous les deux ans) [2].
Cet instrument est critiqué par les économistes classiques qui l'accusent d'avoir une vision statique du capital naturel. Selon eux, on peut substituer aux ressources naturelles des ressources d'origine humaine [3]. Jusqu'à 2008, le calcul du GNF ne faisait pas non plus de différence entre la production d'électricité d'origine nucléaire et celle issue de la combustion de ressources fossiles.
Des chercheurs de l'université de Lausanne ont aussi reproché à cet indicateur de confondre biocapacité et capacité de la nature à séquestrer le CO2. Or l'empreinte carbone compte pour la moitié de l'empreinte écologique [4]. Vue son importance, il serait judicieux de séparer les deux indicateurs pour plus de robustesse.
Sources :
[1] Rees W. (1992). Ecological footprints and appropriated carrying capacity: what urban economics leaves out
[2] WWF, (2004). Rapport Planète vivante
http://rapport-planete-vivante2004.wwf.fr/index.php?page=rapport.html
[3] (2002). Treading lightly, The Economist
http://www.economist.com/finance/displaystory.cfm?story_id=E1_TPPSNVT
[4] Piguet F. & al. (2007). L'empreinte écologique : un indicateur ambigu. Futuribles n° 334
http://www.futuribles-revue.com/index.php?option=article&access=doi&doi=10.1051/futur:20073345
Une mesure globale, l’empreinte écologique
LA CONTROVERSE
• La croissance économique au secours de la croissance démographique
• Qui de la croissance ou de la décroissance est au service de l’éthnocentrisme européen
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