La décroissance, un horizon inéluctable ?
...page précédente ... page suivante...
Chronologie de la partie :
Des théories de la croissance à la politique
La prise en compte de l’écologie dans l’économie actuelle impose de repenser en profondeur les moyens de mesure de la croissance.
Remise en cause du PIB (Produit Intérieur Brut)
Pour les tenants d’une croissance verte comme pour les décroissants, le principal défaut du PIB tient au fait qu’il ne prend pas en compte les dommages causés à l’environnement dans le développement humain. Si le PIB tient compte des ressources naturelles (énergie, matières premières) à travers les consommations intermédiaires, il ne distingue pas ressources renouvelables et non renouvelables. Pour Jean-Marc Jancovici, ce manquement est un défaut grave du PIB, qui l’empêche d’évaluer la consommation du stock de ressources naturelle ou d’anticiper l’avenir. Pour lui, le fait que le PIB continue à croître ne dit rien sur la croissance réelle de l’économie.
Dans le cas d'une production polluante, suivie d'un processus de dépollution, le PIB comptabilise deux productions, qui s'annulent partiellement. Ce que Leopold Kohr nomme « le standard de l'aspirine : en augmentant le PIB nous attrapons des migraines, alors nous produisons de l'aspirine pour soulager les migraines et nous nous félicitons que cette augmentation supplémentaire du PIB a augmenté notre niveau de vie. Ainsi, le PIB ne permet pas de mesurer l'impact de la production sur le capital naturel.
La croissance économique mesurée par le PIB ne rend donc pas bien compte du respect ou non des principes de développement durable ni de ses effets sur l'environnement. Le PIB a néanmoins été sélectionné par l'Insee parmi les onze indicateurs de développement durable retenus dans le cadre de la stratégie nationale de développement durable française.
D’autres indicateurs en réflexion
Les détracteurs du PIB réfléchissent à l’élaboration d’autres indicateurs de développement qui intégreraient :
• La mesure de l’impact environnemental de l’économie
• Les productions non marchandes, comme le bénévolat
• Des indices de bien être des populations.
S’il est vrai que le PIB est une référence pour les états, les Nations Unies, dans leurs programmes de développement ont plutôt fait le choix de l’IDH ( Indice de Développement Humain), réputé mieux prendre en compte des critères non marchands, comme le taux d’alphabétisation, ou le taux de mortalité infantile, en plus de critères purement économiques.
Pour des meilleurs instruments de mesure de la croissance
LA CONTROVERSE
• La croissance économique au secours de la croissance démographique
• Qui de la croissance ou de la décroissance est au service de l’éthnocentrisme européen