La décroissance, un horizon inéluctable ?
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Chronologie de la partie :
Progrès technique et emploi
Le rapport au travail
Les progrès techniques suppriment-ils des emplois ?
Là où les décroissants répondraient par l'affirmative, Alfred Sauvy, démographe, économiste et sociologue du XX ème siècle explique que non. Une défense de la croissance ?
Alfred Sauvy et la notion de déversement:
Sauvy montre que dans l’histoire, la machine a créé beaucoup plus d’emplois qu’elle n’en a détruit. Le progrès technique de processus a pour but de supprimer des emplois puisqu’aucun employeur n’investirait dans une nouvelle machine s’il n’avait l’espoir de réduire la quantité de travail nécessaire par unité produite. Mais cela enclenche un phénomène de diffusion du gain de productivité ainsi réalisé, et doit créer des emplois en compensation :
- directement, pour la fabrication, l’entretien et le développement du nouvel équipement d’une part, et par baisse de la durée du travail d’autre part
- indirectement, par déversement du pouvoir d’achat gagné (par baisse du prix de vente, par hausse des salaires et des profits), soit dans la même branche si la demande du bien fabriqué peut encore croître (produit progressif), soit dans une autre branche si la demande du bien concerné est saturée (produit récessif).
Au final, à court terme, dans toute branche stagnante, la machine tue des emplois directs et en crée en moins grand nombre dans le secteur du bien de production concerné ; alors qu’à long terme, la compensation se produit, en créant des emplois dans d’autres secteurs, mais en pouvant laisser subsister des poches de chômage.
Pour Sauvy, les décroissants ne prendraient donc pas suffisamment en compte les effets indirects de la croissance technique.
Sources
Pascal Binet. Les conséquences du progrès technique
LA CONTROVERSE
• La croissance économique au secours de la croissance démographique
• Qui de la croissance ou de la décroissance est au service de l’éthnocentrisme européen