La pomme de terre Amflora contient le gène nptII, résistant aux deux antibiotiques kanamycine et neomycine. La kanamycine est notamment utilisée pour lutter contre certaines formes de tuberculose, et la neomycine est présente surtout dans divers crèmes, pommades, collyres.
Les risques liés à la consommation et à la culture de la pomme de terre Amflora ont été étudiés par le Haut Comité aux Biotechnologies. Sa position se forme grâce à l’avis du Comité scientifique (CS) et la recommandation du Comité économique, éthique et social (CEES).
Le CS estime que « les études de toxicologie entreprises n’ont pas identifié de risque majeur lié à la consommation de ce végétal ». La construction génétique de la pomme de terre transgénique Amflora intègre le gène nptII, gène de résistance à un antibiotique. L’innocuité de ce gène est le sujet d’une controverse scientifique internationale que le Conseil Scientifique évacue d’un revers de la main : « considérant la présence naturelle de cette résistance dans l’environnement et dans la flore bactérienne de l’homme et des animaux, le CS a conclu que, si un transfert est théoriquement possible avec une très faible probabilité, celui-ci ne modifierait pas les équilibres des populations bactériennes existantes. La présence de ce transgène dans la pomme de terre Amflora ne constitue donc pas un risque singulier pour l’environnement et la santé ».
En revanche, le CEES ne soutient pas une telle analyse et tempère ce jugement. Pour lui, les connaissances en matière de bactériologie du sol, science en plein essor mais relativement jeune, sont largement insuffisantes et doivent inciter à un peu plus de prudence.
Certains estiment que, par conséquent, une précaution maximale devrait être adoptée sous forme d’interdiction d’Amflora ; l’autorisation de cette pomme de terre véhiculerait pour eux un message négatif au regard des efforts de prévention des résistances aux antibiotiques. D’autres invitent à prendre acte de l’absence de risque à laquelle concluent les scientifiques et observent que le principe de précaution n’implique en rien de parvenir à un hypothétique risque zéro.