Le jour où l'Etat me donne 10 000 fois ce qu’il donne à l’université, je supprime complètement les droit de scolarité : complètement.

Richard Descoings, ancien directeur de Science Po Paris

Le financement de l'enseignement supérieur


En France, l’enseignement supérieur est très majoritairement financé directement par l’Etat (Etat à proprement parler, puis collectivités territoriales) et donc par les contribuables via l’impôt. Il fait partie des toutes premières priorités dans le budget de l’Etat avec par exemple 27.2 milliards d’euros destinés à l’enseignement supérieur en 2010. La place des entreprises au sein de ce financement est pour l’instant encore floue et le recours à des fonds privés est bien moins développé que dans d’autres pays du monde.

En effet, les données fournies par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche stipule que la dépense publique moyenne par étudiant est de 10 180€ / étudiant en 2010 pour ce qui est de l’université publique. Cette dépense par étudiant est à comparer aux 14 000 € par tête dépensés en classes préparatoires.

 

 

Graphiquement, toujours selon le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche :

 


Notons qu’entre 2008 et 2011, seulement 68 millions d’euros ont été levés auprès des entreprises pour le financement des universités, d’après un rapport de l’Institut de l’Entreprise. Ce même rapport considère que même dans le cas des universités les mieux loties, les fonds provenant des entreprises ne représente guère plus de 1% de leur budget. En comparant cette part à celle provenant des entreprises pour l’enseignement supérieur dans son ensemble (voir tableau du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche), on ne peut que supposer que l’engagement des entreprises dans les autres types d’établissements doit être bien supérieur.


Dans un cadre plus spécifique qu’est celui des Grandes Ecoles, la vision étatique prédominante de l’enseignement supérieur, est moins marquée. Les contrats privés peuvent représenter des sommes substantielles pour ces Ecoles. De quelques pourcents à près de la moitié des ressources peuvent provenir de contrats établis entre l’Ecole et les entreprises.
Les dons des anciens élèves sont anecdotiques en France, alors qu’il s’agit d’une pratique très répandue dans les universités aux Etats-Unis les plus connues. En France elles ne perçoivent quasiment pas de dons de cette sorte tandis que les Grandes Ecoles organisent des levées de fonds auprès des anciens élèves pour leur financement. Ces dons non spontanés ne représentent pas eux non plus une part significative du budget (moins d’un pourcent pour l'Ecole des Mines par exemple).


Enfin, dans l’enseignement supérieur public, les frais de scolarité sont eux symboliques lorsqu’ils sont rapportés au coût de la scolarité. Ceci est particulièrement vérifié dans les universités où les frais de scolarité sont de l’ordre de quelques centaines d’euros, mais aussi dans les Grandes Ecoles où la scolarité est bien plus onéreuse mais où les frais de scolarité dépassent très rarement 1 000 €. Des exceptions existent au sein des établissements publics, comme à Dauphine ou à Science Po, qui ont toutes deux mené une politique particulière d’augmentation des frais de scolarité.
Finalement, la vision dominante de l’enseignement supérieur en tant que service public en France contribue à faire porter à l’Etat la quasi-totalité de l’effort de financement.


Situation actuelle :
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