La quasi-absence de frais d'inscription fait problème.
Pierre-André Chiappori, professeur d'économie à l'université de Columbia aux Etats-Unis, auteur d'un rapport pour l'Institut de l'entreprise
L'Institut de l'entreprise
Si l’Institut de l’entreprise, think tank patronal proche du MEDEF, diagnostique un cruel manque de ressources chez les universités françaises, le cercle de réflexion estime que l’augmentation de la part du financement public dans le budget des établissements de l’enseignement supérieur ne constitue pas un remède efficace aux maux dont souffre le système actuel. Compte tenu du lourd déséquilibre pesant sur les finances publiques, une telle tendance est en outre jugée irréaliste et peu souhaitable par le cercle de réflexion qui fonde ses propositions sur un engagement croissant des acteurs privés dans le financement du système du supérieur. Le raisonnement tenu s’appuie sur le modèle universitaire américain, met l’accent sur les écarts entre France et États-Unis dans ce domaine et dénonce le manque d’investissements privés : seuls 68 millions d’euros auraient été récoltés depuis 2008 et les universités les mieux loties ne couvriraient même pas 1% de leur budget grâce aux dons.
Le think tank d’orientation libéral remet en cause le caractère redistributif du système de financement actuel : l’ensemble des contribuables participe via l’impôt commun alors que les enfants issus des classes moyennes supérieures constitue la majorité des étudiants inscrits dans un cycle universitaire.
L’Institut de l’entreprise suggère par conséquent de rompre avec cette logique hypocrite qui peine à placer l’enseignement supérieur comme un bien public. Cette proposition se décompose en trois étages :
- Mise en place de frais de scolarité significatifs pour les étudiants issus de classes favorisées, assortie de la possibilité, pour ces derniers, d’emprunter à faible taux.
- Frais de scolarité nuls au-dessous d’un certain seuil de ressources familiales
- Renforcement du système de bourses pour les étudiants issus de milieux réellement défavorisés.
L’Institut de l’entreprise propose, par ailleurs, plusieurs mesures destinées à structurer et encourager les relations entre entreprises et établissements d’enseignement supérieur :
- Nomination d’un « correspondant recherche-université » au sein des entreprises
- Simplifier les procédures de levées de fonds autorisées par la loi d’autonomie des universités (processus déjà en cours)