Poser à chacun la question de savoir ce qu'ils font à l'université et pour qui ils le font.
Yves Lichtenberger, co-rapporteur de la note de Terra Nova
Terra Nova
Terra Nova, réputé proche du Parti socialiste a fustigé la “ quasi-gratuité des études supérieures - classes préparatoires incluses” qui est “source d’inégalités fortes et prive les universités de ressources utiles à une meilleure formation des étudiants" selon un récent rapport publié par la fondation.
Terra Nova fait partie des quelques cercles de réflexion qui s’attaquent aux modestes coûts de l’enseignement supérieur en France (l’Institut Montaigne et l’Institut de l’entreprise en font également partie), dénonçant le caractère tabou du sujet qui profitait jusqu’à lors “massivement aux jeunes issus des milieux plus favorisés”.
Afin de remédier à ce qu’elle juge être une préoccupante injustice, la fondation propose "un triplement des droits d’inscription en licence et un quadruplement en master et en doctorat sur cinq ans pour remettre plus d’égalité dans le système et augmenter les moyens des universités", tout en précisant que les boursiers n’auraient pas à s’acquitter de ces droits.
La mesure permettrait d’allouer 1 milliard d’euros supplémentaires aux budgets des universités. Par ailleurs, un tel dispositif interviendrait également dans la lutte contre l’absentéisme dans les universités ; Yves Lichtenberger, professeur à l'université Paris-Est et co-rapporteur de la note, a en effet expliqué que « ceux qui ont le plus de mal à l'université sont ceux qui sont le moins sûrs de ce qu'ils y font ». Augmenter le prix de l'inscription permettrait ainsi, non seulement d'accroître les moyens des universités mais également « de poser à chacun la question de savoir ce qu'ils font à l'université et pour qui ils le font ». En outre, la mise en place d’un tel système aurait pour effet "faire disparaître les inscriptions d’étudiants fantômes désirant uniquement bénéficier de la sécurité sociale".
Parallèlement à la hausse des frais de scolarité Terra Nova propose la création d’une “allocation d’autonomie” destinée à l’ensemble des étudiants qui se concrétiserait par le versement de 500 € mensuels pendant 50 mois et de mettre en place un système de prêts garantis par l'Etat.