Le démantèlement du barrage de Vézins est à la charge de l’Etat qui est propriétaire de l’ouvrage. Afin d’une part de définir les conditions techniques et économiques des travaux de déconstruction du barrage et des bâtiments d’exploitation attenants et d’autre part d’établir un suivi des travaux, conformément aux règles de l’art et aux besoins de la maîtrise d’ouvrage.
Le programme a été établi dressant les besoins particuliers du maître d’ouvrage pour les travaux de démantèlement : il définit et précise le périmètre d’intervention du maître d’œuvre, la définition du site souhaité à l’issue des travaux, les contraintes temporelles et l’ensemble des exigences liées à un tel chantier comme notamment, la prise en compte de la sécurité, le recyclage des matériaux issus du démantèlement ou la prise en compte des matériaux polluants et/ou dangereux.
D’après la DDTM, l’accent sera particulièrement mis sur les enjeux environnementaux et de développement durable (revalorisation des matériaux de déconstruction) du chantier.
C’est EDF qui est maître d’ouvrage du démantèlement du barrage de la Roche qui Boit et ces derniers doivent engager des études identiques pour ce second barrage, partie prenante de l’aménagement hydroélectrique de la vallée.
Le marché de maitrise d’œuvre du démantèlement des barrages de Vézins et de La Roche-qui-Boit a été attribué au groupement ARTELIA-AD ingé.
Artelia est un groupe international né en 2010 de l’union de Coteba et de Sogreah. Il se présente comme le leader du management de projet, de l’ingénierie, du conseil dans les domaines de la construction, des infrastructures et de l’environnement. Le groupe a réalisé et entretenus de nombreux barrages à travers le monde. ARTELIA s’est associé à l’entreprise rennaise AD Ingé, spécialisée dans la démolition.
Parmi les objectifs fixés par la DDTM dans le plan de développement durable de la vallée de la Sélune, on trouve :
- Restaurer les ressources halieutiques par une gestion patrimoniale et les valoriser. Sur le bassin versant et en particulier les espèces menacées et valoriser ce patrimoine. Cet objectif étant bien entendu, conditionné aux objectifs d’atteinte du bon état des cours d’eau.
- Permettre un accès à tous à la pratique de la pêche : les pêcheurs locaux, les pêcheurs nature, les pêcheurs migrateurs, les pêcheurs désirant pratiquer sur des parcours libres et les pêcheurs intéressés par des parcours payants (nombre de cannes limitées).
D’après la DDTM – Direction Départementale des Territoires et de la Mer – de la Manche, les désagréments liés au ralentissement des eaux constatés au niveau des retenues (chute de l’oxygène, augmentation de la température, phénomènes d’eutrophisation et de blooms phytoplanctoniques) seront a priori solutionnés. L’opération d’arasement devrait donc avoir des impacts positifs en rétablissant le libre cours de la rivière. D’autre part, si les phénomènes de sédimentation accélérés au niveau des retenues seront moindres, entrainant donc plus facilement les sédiments vers l’aval, il apparait que l’impact aval et notamment sur la Baie du Mont-Saint-Michel serait négligeable, les études en cours concluant sur des facteurs de dilution très importants dans la Baie (sources : Diagnostic de l’Etude d’impact SOGREAH et Schéma de Développement Durable de la vallée de la Sélune).
L’arasement des barrages pose de vrais défis en matière de gestion des populations piscicoles. Ce démantèlement doit pouvoir améliorer les capacités de production des populations de poissons de rivière présents actuellement en amont et aval des retenues mais également d’un ensemble de poissons migrateurs, comme le saumon de l’Atlantique, l’alose ou l’anguille, qui pourraient bénéficier d’une aire de reproduction triplée.
En ce qui concerne la pêche il est nécessaire de trouver un compromis permettant de maintenir une offre de pêche au blanc pour les pratiquants actuels des lacs et de proposer une offre pour les pêcheurs en eau vive.