Tout d’abord, rappelons le principe d’une centrale hydroélectrique. Un barrage retient l’eau en hauteur. Lorsque la production d’électricité est nécessaire, on ouvre les vannes et l’eau entre dans un tuyau, appelé conduite forcée. Cette dernière permet à l’eau d’acquérir la plus grande vitesse possible. Arrivée à la fin de la conduite, elle fait alors tourner une turbine qui est reliée à un alternateur permettant de délivrer l’électricité au réseau.

Les barrages de la Sélune abritent une puissance maximale à peine supérieure à 15 MW, ce qui leur vaut d’être environ 130 fois moins puissants que la plus grosse centrale de France, le barrage de Grand’Maison. Selon les Amis de la Sélune, ces barrages ne serait donc pas vital pour le réseau EDF. Cependant, le remplacement de cette énergie est un nœud de notre controverse.
En effet, les acteurs pro-arasement rappellent que d’autres sources d’énergies renouvelables peuvent être utilisées: un parc éolien en mer à Courseulles-sur-Mer en Basse Normandie devrait notamment être construit d‘ici 2018. Ce parc sera constitué de 75 éoliennes, ce qui représente 450 MW, soit 30 fois plus environ que les barrages de la Sélune et s‘étendra sur 50 km. EDF, cependant , a du mal à croire en ce projet, car il est situé près du Mont-Saint-Michel et pollue donc visuellement le paysage. Par ailleurs, le budget de ce projet est très élevé.
Toutefois, les acteurs qui s’opposent au démantèlement des barrages de la Sélune rappellent que les énergies telles que le solaire ou l’éolien sont incontestablement imprévisibles, contrairement à l’hydroélectricité. On parle d’énergies intermittentes. Comme elles dépendent des conditions météorologiques, elles ne permettent pas de remplir avec exactitude la condition: production=consommation, nécessaire au bon fonctionnement du réseau EDF.