La sphère scientifique est un des moteurs du développement de la controverse autour du prix de la biodiversité. Elle est à l’initiative des premières alertes concernant la perte de biodiversité exponentielle durant le XXème siècle. En plus de la mettre en évidence, elle en étudie les conséquences et les moyens à mettre en œuvre pour la contrecarrer. Son objectif est clair : la sauvegarde de l’environnement. Dès lors, plusieurs pans de la science vont être impliqués dans la controverse.
Ecologues et biologistes identifient les interactions entre l’Homme et la nature, par notre consommation du capital naturel et notre utilisation des services écosystémiques. Il s’agit ensuite de déterminer leur importance dans l’économie.
Les observatoires de biodiversité
En France, de nombreux observatoires de recherche sur la biodiversité ont vu le jour dans le cadre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB). Ces observatoires collectent localement des quantités importantes de données diverses : taxonomiques, occurrences d’espèces données moléculaires, géophysique… Via ECOSCOPE, le réseau des observatoires de recherche sur la biodiversité, ces derniers réalisent une réelle cartographie de la biodiversité en France. ECOSCOPE est rattaché à la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité . Le dispositif en place depuis 2006 permet l’analyse de cycles temporels divers. Cette analyse se base sur des indicateurs liés à un ou plusieurs des 20 objectifs de la SNB.
Le site indicateurs-biodiversite.naturefrance, géré par l’Observatoire National de la Biodiversité, publie les données recueillies depuis 2006 et propose aux utilisateurs une soixantaine d’indicateurs qui permettent de mesurer l’évolution de la biodiversité en France. Les caractéristiques de chaque indicateur y sont expliquées, ainsi que son cadre d’utilisation et sa pertinence. Cette fonctionnalité a été ajoutée pour l’édition 2014 de la journée internationale de la biodiversité.
La prise en compte de ces indicateurs permet de mettre en évidence l’influence de l’Homme sur la biodiversité. Par ses activités économiques, l’Homme exerce une pression sur son environnement, selon le modèle HIPPOC :
H (Habitats)la destruction ou dégradation des écosystèmes naturels ou semi-naturels :
I (Invasives) la propagation d’espèces nuisibles à la biodiversité(importation accidentelle d’espèces…)
P (Pollutions) les pollutions
P (Population)l’impact direct de la population :
O (Surconsommation)la surexploitation des ressources naturelles :
C (changement climatique)les impacts directs du changement climatique ou des adaptations au changement climatique :
Deux grands courants scientifiques interdisciplinaires apparaissent alors pour traiter du lien entre l’économie et la nature : l’économie écologique et l’économie de l’environnement et des ressources naturelles. Bien qu’ayant trait à des objets similaires, ces deux disciplines s’opposent sur le concept majeur de « soutenabilité ». La soutenabilité est le maintien d’une capacité constante de la société à produire du bien-être. Deux approches sont alors développées: