Nous avons réalisé un entretien avec Jean-Marc Ferry, vous pouvez lire sa retranscription ici.

Jean-Marc Ferry est professeur de sciences politiques à l’Université Libre de Bruxelles. Il est également titulaire d’une chaire de Philosophie de l’Europe à l’Université de Nantes.

Il a rédigé un livre sur le revenu d’existence et sa mise en place à l’échelle européenne (L’Allocation Universelle, Pour un Revenu de Citoyenneté, 1995). Il considère le revenu de base comme le point de départ de la construction européenne.

Selon lui le revenu de base est : « un revenu social primaire distribué égalitairement de façon inconditionnelle à tous les citoyens majeurs de la communauté politique de référence».

Il part du principe que tous les emplois remplaçables par des machines sont destinés à disparaitre. Aussi, dès l’instant que la machine remplace l’homme alors le salariat est destiné à périr. Selon Ferry, s’il fallait retenir quelque chose de l’enseignement de Marx ce serait l’idée selon laquelle salariat est une forme historique, temporaire, inscrite dans le temps. Notre société future est appelée à être une société sans salariat, ou avec un salariat très faible.

Selon Jean-Marc Ferry le revenu de base serait une assurance d’un revenu compatible avec un temps partiel ce qui permettrait d’avantage d’engagement des citoyens dans la vie de la cité. Il propose l’instauration d’un quatrième secteur d’activité dit le  secteur « quaternaire ». Ce dernier serait composé  d’activités non-mécanisables, c’est-à-dire personnelles et autonomes qui liraient services à la société et développement personnel.

Le revenu de base proposé par Jean-Marc Ferry serait financé en partie par la création monétaire. On s’orienterait alors vers un système bancaire domestiqué avec des missions de responsabilité sociale. Selon le philosophe le système bancaire est intrinsèquement plus puissant que le système fiscal, et les banques ont une capacité de création et de régulation monétaire plus importante que les Etats. Il faut selon Ferry éviter le système d’imposition classique afin de financer l’allocation universelle, car ce système est déjà trop lourd. Il propose également l’instauration d’une taxe légère sur les transactions financières.