L’organisation d’un méga-événement sportif requiert une complète redéfinition de l’espace qui accueillera les infrastructures. Il faut prévoir le nombre de logements nécessaire, des transports efficaces qui éviteront d’engorger les rues, un agrandissement des structures d’accueil et de tourisme, tout en essayant de rendre la ville plus attractive.
L’impact sur l’urbanisme est donc conséquent. C’est l’impact qui varie le plus en fonction du pays d’accueil et des politiques mises en place. Aujourd’hui, des villes comme Paris ne pourront presque pas bénéficier d’un tel impact si les JO 2024 venaient à y être organisés. En effet, il serait difficile de redéfinir l’organisation des grands axes routiers ou de construire de nouvelles infrastructures. En revanche, il existe des pays où l’accueil des événements est plus profitable. Le Qatar par exemple, possède une capacité d’accueil encore limitée. La coupe du monde de football 2022 est donc l’occasion de développer cette capacité. Le coût total des travaux envisagés pour organiser le territoire s’élève à environ 95 milliards de dollars.
Aujourd’hui, les pays de la première catégorie penchent plutôt vers une revalorisation des structures existantes. Jacques Rogge, président du CIO déclare (La colère des brésiliens, Cantin) que « les infrastructures profiteraient à plusieurs générations ». Or lorsqu’on apprend que le cout total de construction de telles infrastructures s’est élevé à 50 milliards de dollars à Sotchi, on peut se demander si ce profit à long terme justifie de telles dépenses. « L’appétit des dirigeants sportifs mondiaux pour des infrastructures de pointe, et les revenus s’y rapportant, demeure insatiable. ». D’ailleurs, les journalistes et les experts se rendent compte que seuls les pays prêts à investir des sommes astronomiques sont choisis par les comités olympiques (La colère des Brésiliens). Pour Richard Shearmur, Professeur d’économie urbaine à l’école d’urbanisme de l’Université McGill « Il est dommage que la Coupe n’ait pas servi à mobiliser les efforts de construction » puisqu’en effet, elle peut permettre, comme ce fut le cas en Afrique du Sud, de lancer de nouvelles dynamiques d’urbanisation qui seraient profitables à tous les égards : « there is increased awareness that the mega-event can also be a vehicle for some form of urban transformation » (HARRY H. HILLER).
Ceci est à associer au souhait de rendre les événements plus respectueux de l’environnement et de limiter l’impact négatif sur l’écologie locale.
Il est évident que le nouveau visage que les organisateurs donnent à la ville d’accueil est travaillé afin d’attirer les touristes. Durant l’évènement, la ville sera sous les projecteurs et son image à l’international dépendra de son attractivité. Plus elle parait accueillante, plus le tourisme profitera d’un nombre élevé de visiteurs après l’événement.