Les économistes qui s’expriment vis à vis de la controverse sont très souvent des professeurs d’université ayant conduit des recherches en économie du sport. Bien qu’utilisant de manière objective les données à leur disposition dans des méthodes de calculs rigoureuses, ils proposent une analyse biaisée de la situation chacun voulant défendre ardemment le fruit de ses recherches. Leurs articles sont publiés dans la presse et la reconnaissance de leur statut donne du poids à leurs arguments face aux autres acteurs de la controverse tels que les journalistes par exemple.
Qui sont ils?
- Victor Matheson:
Victor Matheson est professeur au “Department of Economics and Accounting”, du Holy Cross College en Amérique dans le Massachusetts. Après avoir obtenu son doctorat à l’”University of Minnesota” il enchaîne les métiers de conférencier et d’instructeur dans diverses universités Américaines de renom, avant de devenir professeur du Holy Cross College. Durant sa carrière il se spécialise dans l’étude des mega event sportifs d’un point de vue économique.
- Andrew Zimbalist :
Andrew Zimbalist est un professeur du “Department of Economics” depuis 1974 et doctorat de l’université d’Harvard. Au cours de sa carrière il a été consultant en Amérique Latine pour l’”United Nations Development Program” et “the U.S. Agency for International Development”. Il a aussi travaillé dans l’industrie du sport pour des associations de joueurs, des équipes sportives, mais aussi des villes et des entreprises. C’est donc grâce à son expérience qu’il a de nos jours une idée précise de la mesurabilité de l’impact des événements sportifs.
- Patrice Bouvet :
Patrice Bouvet est maître de conférence à l’université de Poitiers. Il est diplômé de l’université Paris Dauphine avec un Master en Business of Sport et son parcours académique est ancré dans l’analyse de l’économie du sport.
- ShiNa Li :
Dr. Shina Li est maître de conférences en gestion d’événements à l’université Leeds Metropolitan United. Avant de rejoindre Leeds Met, Li a travaillé comme professeur d’université dans le tourisme à l’Université de Nottingham, où elle a obtenu son doctorat. Son sujet de thèse est « The economic impact of mega-events: a CGE approach to the Beijing Olympic Games”. Ses centres d’intérêts de recherche comprennent l’évaluation économique de l’impact social, l’économie du tourisme, de la modélisation d’équilibre général calculable, méga-événements et les pays en développement.
- Adam Blake :
Adam Blake est un professeur d’économie à l’École de Tourisme de l’Université de Bournemouth. Il est spécialiste des modèles Computable General Equilibrum (CGE), et a utilisé cette technique de modélisation pour examiner les relations économiques entre le tourisme et d’autres secteurs de l’économie du Royaume-Uni, Etats-Unis, l’Ecosse, les îles Canaries, Malte, Chypre, l’île Maurice et le Brésil . Ses recherches ont fournis à la fois des avancées théoriques et des recherches fondées sur des preuves pour les organisations gouvernementales.
- Wladimir Andreff :
Wladimir Andreff est professeur émérite en Sciences Economiques à l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne. Wladimir Andreff a contribué dès les années 70 à établir un lien entre l’évolution du capitalisme mondial et les stratégies des firmes multinationales. Ses travaux ont également porté sur les économies socialistes et il est aujourd’hui un des principaux spécialistes des économies en transition. Enfin, il est l’un des rares économistes à s’intéresser à l’économie du sport dans un contexte de mondialisation.
Ce qu’ils disent:
Victor Matheson défend le fait qu’il est difficile de prévoir l’impact des événement sportifs sur le pays organisateur, les retombées étant très souvent en deçà des prévisions : la création de 35 000 emplois était prévue par l’accueil de la coupe du monde 2014 au Brésil alors que seuls 7000 ont vu le jour. Andrew Zimbalist est du même avis en argumentant dans son ouvrage International Handbook on the Economics of Mega SportingEvents que les organisateurs sous estiment les dépenses et sur-estiment les retombées économiques.
Patrice Bouvet quand à lui, auteur de Les retombées des évènements sportifs sont-elles celles que l’on croit est plus partagé sur la question. Pour lui la mesure de l’impact de l’événement se lit dans la croissance de plusieurs caractéristiques socio-économiques du pays : la satisfaction de la population, la production, le PIB, le capital. Il tempère ses propos néanmoins en remarquant qu’il existe des erreurs commises lors de l’analyse ante-événement des impacts. De plus, après correction de celles-ci avec la confrontation aux chiffres réels il arrive à la conclusion qu’un événement sportif n’est pas rentable en lui-même. Patrice Bouvet n’est pas le seul économiste à être partagé sur la question.
Hyun Jeong dans son étude de cas de la Corée du Sud The Impact of the 2002 World Cup on South Korea : comparisons of pre and post games démontre qu’il est possible de mesurer l’augmentation de la visibilité internationale du pays organisateur ainsi que l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. Cependant, la mauvaise gestion économique des organisateurs fausse le calcul des économistes ce qui rend ensuite la mesure de l’impact compliquée et très souvent les retombées sont inférieures aux projections.