Super Size it: L'opulence du système de financement du cinéma

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L’avance sur recettes

Le système de soutien financier de la cinématographie française se décompose en 3 grandes catégories. Tout d’abord, il existe le soutien automatique qui est subventionné via le compte de soutien, correspondant à une taxe sur le prix des places de cinéma et sur le chiffre d’affaire des diffuseurs, qui peut être utilisée à la production, la distribution ou encore, à l’exploitation. Deuxièmement, il existe les prêts de fonds d’investissement SOFICA qui bénéficient d’une incitation fiscale et aident à la production. Enfin – et c’est ce qui va nous intéresser plus particulièrement –  il existe le soutien sélectif qui propose plusieurs formes d’aides à distribution, à l’exploitation ou à la production avec l’avance sur recettes par exemple. Cette aide est, elle aussi, financée par le compte de soutien.

L’avance sur recettes fut créé en 1959. Elle est un pilier important de la politique culturelle française dans le domaine cinématographique. Cette aide financière est délivrée pour des projets de longs-métrages par le Centre national du cinéma et de l’image animée (dit CNC). Ces projets cinématographiques doivent être français ou majoritairement français. Cependant, cette aide est sujette à controverse et fut notamment remise en cause par le producteur de « The Artist », M. Hazanavicius, car elle retient moins de 10% des dossiers qui lui sont soumis.

L’avance sur recettes est fondée sur un principe de prêt sans intérêt et remboursable grâce aux entrées réalisées en salles. Son objectif est de favoriser un renouvellement de la création en soutenant les nouveaux talents (pour leur premier film par exemple) ou encore les films ambitieux sur le plan artistique, ainsi que le cinéma indépendant qui a besoin d’aides publiques pour trouver un équilibre financier.

L’attribution de ces aides dépend du CNC et plus précisément de son président, qui s’appuie sur l’avis de commissions organisées en trois collèges : les deux premiers examinant les demandes d’avances à la réalisation et donc le scénario, et le troisième examinant les demandes d’avances d’après réalisation.

Il y a environ 700 dossiers chaque année pour les aides avant réalisation. Cependant, ces aides sont attribuées à une cinquantaine de films et sont d’un montant moyen de 500 000€ (avec un plafond de 700 000€).

L’un des grands sujets de débat est la constitution des commissions dont la nomination des membres est souvent discutée. En effet, s’agissant de professionnels reconnus de la professions, les membres de la commission peuvent faire preuve de favoritisme ou encore de camaraderie envers des producteurs qu’ils connaissent ou qu’ils ont côtoyé dans le milieu professionnel, cela influant sur leur prise de décision.