Le vécu des réformes par les fonctionnaires

Les fonctionnaires pas suffisamment consultés ?

Les réformes menées lors de la RGPP ont été réalisées sans accord préalable des fonctionnaires. À aucun moment il n’ont été consultés dans le processus de mise en place des réformes, ce qui fut critiqué dans de nombreux rapports, que ce soit avant ou après l’élection présidentielle de 2012.

Ainsi, selon le rapport de l’OCDE de début 2012, pourtant très élogieux vis-à-vis de la RGPP,  le seul véritable défaut de cette dernière concerne la communication. Les acteurs se focalisent sur le « 1 sur 2 » et voient uniquement une tentative d’économie, si bien que même les réformes organisationnelles nécessaires, qui ne baissent pas la qualité et permettent des économies « faciles », sont critiquées. Elles sont en effet confondues avec les optimisations et les coupes de personnel en parallèle, donc sujettes aux critiques. Cela vient notamment de la faible concertation de la « base » des fonctionnaires.[1]

Le premier rapport post-élection présidentielle va aussi dans ce sens . On reproche à la RGPP d’avoir été trop rapide et de s’être faite sans connaître précisément où et comment des réorganisations pouvaient être faites. Les suppressions de postes se seraient accompagnées d’une augmentation de la charge de travail pour les autres fonctionnaires, sans pour autant gagner véritablement en efficacité. Le secteur public était ainsi peu consulté, au profit d’organismes pas au fait de la réalité. Il ressort ainsi, comme dans les autres rapports, une très mauvaise communication.

« Au final, la RGPP a été mal vécue par de nombreux agents de l’Etat »[2]

Consulter les fonctionnaires, est-ce vraiment plus efficace ?

En mettant fin en 2012 à la RGPP et en lançant la MAP, le nouveau gouvernement a pour objectif de prendre en compte ces remarques et d’intégrer les fonctionnaires dans la discussion, afin notamment de faire accepter les réformes plus facilement à ces derniers. En contrepartie, les réformes seront plus lentes et moins efficaces. Le rapport Laurent de 2016 montrera ainsi que l’objectif de retour du temps de travail des fonctionnaires au même niveau que celui du privé est encore loin d’être atteint, car des outils tels que le « badgeage » sont encore refusés. (Laurent, P., 2016)

 

 

[1] France: Une perspective internationale sur la Révision générale des politiques publiques

[2]RAPPORT BILAN DE LA RGPP ET CONDITIONS DE REUSSITE D’UNE NOUVELLE POLITIQUE DE REFORME DE L’ETAT