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Bonne visite !
La question du nombre de fonctionnaires en France occupe un rôle central dans chacune des élections présidentielles, et celle de 2017 n’a pas dérogé à la règle. Les avis très divergents des candidats montrent à quel point le sujet est épineux et complexe : plus que le nombre, c’est aussi le statut des fonctionnaires qui fait l’objet d’une remise en question.
La première grande mesure de réduction des effectifs de la fonction publique est menée avec la RGPP sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Celle-ci est marquée par l’omniprésence des cabinets d’audit qui mènent une expertise profonde des ministères. L’objectif affiché est de faire des économies, en ne remplaçant pas la moitié des départs en retraite sur la période 2009-2011. Cette mesure sera accueillie de manière très contrastée : certains organismes comme l’OCDE y verront des améliorations pour les finances de l’État qui justifient ces mesures, alors que d’autres études, menées par la commission des finances et l’inspection générale des finances, montrent ses limites : sont notamment remis en cause l’efficacité économique des réformes et le ressenti des fonctionnaires qui n’ont pas été consultés.
D’autres problèmes se posent aussi : le statut des fonctionnaires est discuté (recours à des contractuels, suppression des régimes spéciaux…) ainsi que la façon de réduire, différente dans chaque ministère et dans chaque secteur de la fonction publique. L’État n’a par exemple pas de pouvoir direct sur les fonctionnaires territoriaux.
En 2012, la RGPP n’est pas reconduite, et la modernisation de l’État tente d’impliquer plus les fonctionnaires. L’idée d’une réduction des effectifs est abandonnée et l’objectif devient de « faire mieux avec autant » (Hollande). Cependant, des rapports (le rapport Laurent notamment) montreront que cet objectif n’est pas atteint en 2017, le service public n’étant pas du tout optimisé.
Si la question qui nous a été posée semble attendre une réponse simple, la réalité est tout à fait autre :
Réduire le nombre de fonctionnaires implique d’avoir une bonne mesure de ce chiffre : si l’INSEE produit aujourd’hui des statistiques précises, il se base sur une certaine définition du fonctionnaire. Mais cette définition elle-même n’est pas fixe : faut-il par exemple prendre en compte les contractuels ? De plus, le manque de statistiques sur l’efficacité du service public rend difficile la prise de mesure.
Le statut particulier du fonctionnaire prête aussi à débat. Faut-il le supprimer ? Faut-il privatiser ?
Enfin se pose la question de la manière de réduire les effectifs. Qui doit prendre ces décisions ? Comment s’assurer que cela ne nuise pas à l’efficacité du service public ? Faut-il accompagner les fonctionnaires lors des mesures, et comment ?
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