De plus en plus d’appareils électroniques tombent en panne sans que l’on puisse les faire réparer à faible coût. Les technologies qui font le plus polémique sont les iPhones. Ces smartphones sont particulièrement ergonomiques, fins et compacts, ce qui les rend aussi très difficiles à démonter et à recycler.

C’est pourquoi les réparateurs indépendants ne parviennent en général pas à réparer les téléphones d’Apple : la propriété intellectuelle restant entre les mains du géant technologique, toute personne extérieure se heurte à un manque d’information pour remettre en marche les appareils défectueux.

Ce conflit est devenu plus concret avec l’apparition de l’erreur 53. Cette erreur a été programmée sur l’iPhone 6 pour vérifier que les dispositifs fonctionnaient avant de sortir de l’usine, mais se présentait également après qu’un réparateur non agréé ait touché au bouton central, par exemple pour changer l’écran. A ce moment là, il n’existait pas d’alternative pour reprendre contrôle de l’appareil. Apple chercherait donc à monopoliser la réparation. Un article de juin 2016 du Huffington Post explique que cette initiative a été violemment critiquée par les consommateurs et a mené à un procès en recours collectif qu’Apple a interrompu en s’excusant et en proposant une solution gratuite pour restaurer les téléphones bloqués. La Commission de Compétition et de Consommation Australienne a également lancé un procès appuyé sur le droit des consommateurs australiens.

 

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En conséquence, les consommateurs sont contraints de faire appel à une réparation onéreuse chez le fabricant, quand celle-ci n’est pas plus chère que le remplacement par un nouveau téléphone.

Un problème environnemental émerge alors à cause d’un surplus de gaspillage électronique – « e-waste » en anglais. D’une part Apple s’engage pour le limiter : dans son Rapport de responsabilité environnementale de 2016, l’entreprise dit travailler sur 160 projets de recyclage. Elle faisait notamment à cette époque des recherches pour mettre au point un robot pouvant démonter les iPhone pour les recycler. Liam est depuis entré en service et Apple encourage ses clients à rendre les appareils à jeter. D’autre part, des associations comme iFixit, qui met en ligne des guides de réparation pour les particuliers, critiquent cette prétendue capacité à recycler : « Le recyclage n’est pas une bonne solution ! » dit Thomas Opsomer, ingénieur en politiques de réparation chez iFixit, lors d’un entretien qu’il nous a accordé dans le cadre de cette étude. « On veut nous faire croire qu’il n’est pas grave d’acheter un iPhone tous les ans car en fait il serait possible de fabriquer un nouvel iPhone à partir de l’ancien. Ce qui est faux. Aujourd’hui, on ne peut recycler que 6% d’un téléphone. »

 

« Aujourd’hui, on ne peut recycler que 6% d’un téléphone. »

 

La problématique évolue ces derniers jours : Apple a décidé le 7 juin 2017 de tester la mise à disposition des machines de réparation aux petits réparateurs. Mais il reste à savoir si ce programme sera réellement bénéfique aux réparateurs ou surtout un moyen pour Apple d’augmenter ses bénéfices en vendant ou en louant plus et de renforcer son image eco-friendly.

 

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