En mars 2017, Vice news a publié un article concernant une nouvelle tendance parmi certains fermiers américains : l’achat de logiciels piratés en Ukraine pour des tracteurs John Deere (deux tiers du marché agricole américain). Ces logiciels ont un coût d’une dizaine à plus de mille euros et permettent à ces individus de calibrer des pièces, de faire un diagnostic de leur véhicule et de désactiver certaines fonctions.

Ce phénomène s’inscrit dans une lutte active pour le droit à la réparation dans le monde agricole qui permettrait aux fermiers de réparer leurs tracteurs comme ils le faisaient avant. En effet, aujourd’hui en démarrant le moteur de son tracteur, le fermier moderne « signe » une charte qui leur prive de ces droits de réparations, car ils n’ont pas la possession légale des programmes qui font fonctionner leur tracteur.

 

Les fermiers n’ont pas la possession légale des programmes qui font fonctionner leur tracteur.

 

En conséquence, certains fermiers se retrouvent à devoir payer des centaines de dollars pour faire réparer la moindre chose sur leur tracteur et doivent aussi attendre qu’un technicien soit disponible. Certains crient au scandale car ils ne peuvent pas travailler, alors que les TPM (Technical Protection Mesures), des exceptions du DMCA (Digital Millenium Copyright Act) en cas de réparation, leur permet en théorie de pouvoir accéder et modifier tout code qui ne modifie pas les émissions du véhicule.

 

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Quelle est alors la défense de John Deere ? Tout d’abord il y a le problème de la propriété intellectuelle. En ayant un code en accès libre, John Deere cède un avantage technologique à sa concurrence, un avantage qui a constitue un investissement de temps et d’argent. La deuxième problématique est celle de la sécurité. Un grand engin agricole peut être dangereux s’il est mal réglé et John Deere ne souhaite ni faire du mal à qui que ce soit, ni se donner une mauvaise image, ce qui est le dernier problème.

 

En ayant un code en accès libre, John Deere cède un avantage technologique à sa concurrence.

 

Cette difficulté n’a toujours pas été résolue, car attaquer John Deere en justice pour mettre en question la légalité de leur charte est un processus très long et coûteux et pour l’instant, aucun individu ou association agricole ne veut se lancer dans un tel projet, selon Gay Gordon-Byrne, directrice générale  de The Repair Association, qui nous a accordé un entretien.

 

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