Les possibilités d'action face à un projet d'une telle ampleur ne sont pas très importantes. Concrètement les habitants peuvent faire entendre leurs contestations jusqu'à l'acceptation du schéma de principe. Une fois ce dernier accepté, le début de l’enquête publique commence et un dossier est déposé dans chaque juridiction. Pendant quelques mois la mairie tient à disposition des habitants le dossier et chacun expose ses critiques sur un cahier. Un commissaire enquêteur passe dans les communes, discute. A la fin ce dernier épluche le cahier et demande la faisabilité d’éventuelles modifications techniques mineures. Puis il émet un rapport qui accepte ou non le projet.
Une fois le schéma de principe accepté les modifications apportées au projet initial ne sont que mineures et le projet voit le plus souvent le jour.
Pour la tangentielle sud le schéma de principe a été gelé courant 2003 en raison d'un coût trop élevé (1 milliard d’euros et une estimation de 600 millions pour la variante).
Lors de notre entrevue avec lui, Mr Bernet (cf interview dans les annexes) a beaucoup insisté sur le fait que lors de l'élaboration du projet de train il ne recevait pas beaucoup d'informations techniques précises et utilisables notamment pour évaluer les impacts de la construction de la nouvelle tangentielle (voir article sur le bruit). Il nous a expliqué que l'ensemble des organismes de décision se fixent comme objectif de faire le moins de vagues possible, le discours tenu est le suivant: les conséquences du projet seront uniquement bénéfiques et sa réalisation pratique ne posera pas de problème. Cette description exactement ce que nous avons ressenti lors de notre entretien au STIF avec Mr Buret selon lequel le projet ne posera pas de problème majeur. En ce qui concerne le premier projet, STIF, SNCF et mairie s'accordaient à adopter une attitude similaire.
Après s'être penché assez largement sur les aspects techniques du projet, Mr Bernet a mis en évidence plusieurs problèmes réels qui n'étaient pas exposés clairement par ces acteurs. Par exemple, la réalisation du premier projet devait se faire, de l'avis de tous, sans expropriation. Selon Mr Bernet, il ne s'agit que d'une façade. Car pour construire l'entrée du tunnel qui devait passer sous Morsang, deux des trois maisons qui se trouvaient sur le tracé, rue Robine, ont été rachetées à l'amiable. De plus les habitants proche de cette entrée aurait été très gênés car le train ne devait passer que 10 mètres sous leur maison, sans compter que le terrain parrassait instable et rien n'assurait que de tels travaux soient réalisables. Enfin le chantier de construction de cette entrée devait se trouver sur un terrain vague. Seulement celui-ci n'appartenait pas à la mairie, mais à un investisseur privé qui prévoyait d'y construire d'un immeuble d'habitation.
Les points de détails qui posent des problèmes au niveau local sont nombreux, mais les études techniques ne prennent pas en compte les impacts très localisés. L'association des riverains de la tangentielle a listé un grand nombre de ces détails pour le premier projet : il s'agit de nuisances, de polution visuelle, de problème de trafic, de voisinage, de désserte ou même parfois de réalisabilité des infrastructures prévues.
Cependant, l'attitude de communication minimale des autoritées associée au fait que le projet soit depuis quelques années au point mort a fini par lasser la population jusqu'à aujourd'hui. En effet selon Mr Bernet, beaucoup d'habitants vont subir des nuisances relativement importantes mais ne le savent pas ou n'imaginent pas ce qu'elles représente. Mr Malherbe, le maire d'Epinay, nous a affirmé que pour les habitants, du fait que le projet traine énormément en longueur, le tram-train ne devrait pas arriver avant une vingtaine d'année; cela paraît plutôt vraissemblable, beaucoup ne voient pas comment il pourait être terminer avant. Les habitants voient donc cela comme un projet lointain et ne s'impliquent que très peu dans le débat, même très localisé.
L'association des riverains de la tangentielle n'a pas encore étudié en détails le second projet de ligne : le tram-train. En effet les études préliminaires concernant ce projet ne sont pas encore terminées, mais l'association sait d'ors et déjà qu'il y aura des débats, des points de friction et a imagine déjà quels sont les points qui seront vraisemblablment controversés (comme par exemple un terminus au niveau de la gare de Petit-Vaux). Lorsque la concertation préalable sera lancée, les détails de la construction de plusieurs aménagement seront disponibles : Quais en encorbellement sur le pont trois arches d'Epinay ( un ouvrage d'art) pour prolonger la gare éxiastante, construction d'un talut pour faire passer la ligne. De plus un problème de vide d'air entre la D257 et le pont qui fera passer la tangentielle au dessus se pose, il faudra donc abaisserla route ou surelever le pont.