M. Burret est ingénieur au STIF , le Syndicat des Transports d'Ile-de-France.
Monsieur Buret est chargé du suivi de l'étude de la tangentielle sud pour le Stif. Il est le coordinateur du dossier, et centralise les résultats des différentes études. Il est arrivé au Stif en mai 2006, avec le véritable lancement du projet de tram train. Il nous a accueillit très chaleureusement dans les bureaux du Stif à Paris dans le Xvième arrondissement. Il nous a tout particulièrement détaillé le nouveau projet. Bien que nous avions préparer des questions, il a préféré nous exposer le sujet par lui-même, et répondre après aux questions.
Pour l'instant, nous sommes dans la seconde phase des études préliminaires, qui mèneront à la consultation préalable. Monsieur Buret pense que les trois phases d'études seront terminées à la fin de l'année prochaine. L'idée est de relier Epinay sur Orge à Evry en site propre et d'utiliser pour le tronçon Massy Epinay les voies de la liaison actuelle Z6. Utiliser un tram train n'est pas nouveau en soi, puisque cette technologie est déjà très utilisée en Suisse, en Allemagne et en France comme à Strasbourg par exemple. Son introduction en région parisienne est nouvelle : il répond à une demande intermédiaire en terme de desserte et de capacité. Le Stif a réalisé des modélisations pour évaluer les déplacement journaliers de population à une échéance du plus de vingt ans : les intérêts sociaux économiques dépendent des perspectives de développement de l'emploi et de l'habitat résidentiel.
Le tram train présente par rapport à un tramway des performances accrues dans la résistance aux chocs, la vitesse, le freinage et l'accélération. Il est capable de s'insérer dans le réseau ferré national comme de s'insérer dans un environnement urbain. Le premier matériel de ce type introduit en Ile de France est le T4 dans le nord de Paris. La SNCF a d'abord été réticent à utiliser ce matériel, qui nécessitait de nouvelles infrastructures d'entretien et la formation de nouveaux personnels. Mais la réussite du T4 qui vient d'être mis en service favorise l'extension de l'utilisation de ce type de matériel.
L'arrêt de la ligne à Evry a été jugé nécessaire à cause du manque de fréquentation entre Evry et Melun : Les modélisations prévoient moins de 1000 personnes par heures en heure de pointe.
Pour monsieur Buret, le projet de la tangentielle sud n'est pas une exception : en général, seuls 50 à 60% des projets inscrits au CPER sont réalisés. C'est le conseil d'administration du Stif qui décide des orientations données au projet, des attributions budgétaires et qui valide les différentes phases de l'étude. Le conseil d'administration est constitué de représentants politiques. Le lancement et le contrôle d'un projet est donc une affaire de politique. Ce conseil est constitué de représentants des conseillers généraux, des conseillers régionaux et du ministère des transports. Il est présidé par Jean Paul Huchon, président de la région Ile de France. Les mairies et les élus cantonaux n'ont pas de place dans le Stif. Néanmoins, la commission technique doit écouter les avis donnés par les maires et les associations locales. Ils peuvent être invités aux commissions de suivi, ou donnent leurs idées par lettre. Le projet de la tangentielle sud est tout particulièrement porté par le conseil général de l'Essone. C'est lui qui a permis de relancer le projet. Le trajet est relativement bien défini sur une grande partie du trajet. En effet, il emprunte les voies du RER C jusqu'à Epinay, et est ensuite en site propre le long du RER D après Morsang sur Orge. Il y a assez de place pour installer de nouvelles voies le long des rails du RER D sans avoir besoin de prendre des mesures. Les problèmes de tracé interviennent donc à Epinay sur Orge et à Massy Palaiseau.
Monsieur Buret à insisté sur le rôle de la politique : il décide d'attribuer le budget et donne les orientations de travail. Ensuite, les débat vient des difficultées techniques rencontrées lors de la mise en place de ce projet. Du point de vue politique, les projets de transport font souvent l'objet d'un consensus qui dépasse les clivages gauche droite, mais chacun essaie de faire valoir son intérêt propre en valorisant son action.
Dans le processus de validation du projet, l'étape de concertation préalable est essentielle pour discuter des problèmes d'insertion urbaine. Pour lui, la tangentielle sud ne fait pas encore débat : du point de vue technique, les problèmes ne se posent pas encore puisque le tracé précis n'a pas encore été arrêté. Les sujets sensibles n'ont pas encore été abordés.
En résumé, le Stif se situe entre les élus et les entreprises de transport. Si pour passer un projet doit faire l'unanimité des membres du conseil d'administration, les projets ne rencontrent pas vraiment de réticence au niveau politique. Pour l'instant, le nouveau projet de la tangentielle sud avance normalement, bien qu'aucun des sujets controversé n'est vraiment été abordé. Il est néanmoins évalué à plus de 600 M€.