Le problème de la dengue, la solution d’Oxitec

La lutte contre plusieurs maladies tropicales telles que le paludisme, le chikungunya ou la dengue est souvent assimilée à la lutte contre les moustiques, responsables de leur transmission à l’homme.

L’objectif est en effet de supprimer le vecteur de transmission (l’organisme responsable de la dispersion du virus), c’est à dire ici contrôler la population de moustiques.

La dengue est une infection virale transmise à l’homme par l’Aedes Aegypti, un moustique diurne, à laquelle 40 % de la population mondiale serait exposée et responsable d’environ 12 000 décès par an selon l’OMS [3].

Face à l’absence de traitement efficace, la firme britannique Oxitec (Oxford Insect Technologies) fondée dans les laboratoires de recherche de l’université d’Oxford, propose une méthode alternative, utilisant des moustiques modifiés, afin de contrôler le vecteur de transmission de la maladie.

La technique SIT, ou Sterile Insect Technique, repose sur la stérilisation par irradiation d’une population de moustiques mâles. Relâchés dans la nature, ceux-ci prennent la place des moustiques sauvages lors de la reproduction, et diminuent donc le nombre de fécondations de femelles.

L’efficacité de la méthode, prouvée dans les années 1970 contre les drosophiles dans un cadre agricole, n’est plus ici suffisante, l’irradiation affectant la compétitivité sexuelle des moustiques, obligeant à multiplier les lâchers [11, 16]. Il faut toutefois noter que cette technique ne repose sur aucune modification génétique.

Oxitec a parallèlement travaillé sur une seconde méthode, la technologie RIDL, pour Release of Insects carrying a Dominant Lethal. Une population de moustiques mâles est générée, portant une modification génétique qui empêche l’évolution de leur descendance de l’état larvaire au stade adulte.

Oxitec préconise donc de supprimer l’Aedes Aegypti des zones à risque pour éradiquer la dengue.

dengue

Cette technologie a nécessité la mise en place de tests dans la nature, au cours desquels des moustiques génétiquement modifiés, c’est à dire dont le patrimoine génétique a été altéré par l’homme, ont été relâchés pour déterminer l’efficacité de la méthode, ainsi que son impact sur l’environnement.

Plusieurs voix se sont alors élevées contre le projet, en raison des enjeux soulevés par cette technologie, et l’impossibilité de revenir en arrière après l’introduction d’OGM dans la nature. Certaines critiquent même l’objectif Oxitec, et voudraient le développement d’une méthode inoffensive pour l’Aedes Aegypti.

La solution contre la dengue repose-t-elle sur l’éradication du vecteur de transmission ? La suppression de la dengue justifie-t-elle les modifications de la nature effectuées par l’homme ? Les moustiques peuvent-ils être considérés comme des produits de santé ? Les impacts irréversibles de ces choix ne justifient-ils pas une concertation plus transparente ?

Notre site se propose de présenter objectivement les arguments des protagonistes du débat, d’en présenter les acteurs et de synthétiser la controverse que constitue ce sujet, à la date de mai 2014.

Vous pourrez donc y naviguer, pour découvrir l’évolution chronologique de la controverse, puis les questions principales soulevées par le problème des moustiques transgéniques contre la dengue, pour découvrir les positions des acteurs, et l’avancée de ce débat à l’échelle mondiale.

 

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