La dengue mise à prix
Le problème sanitaire que constitue la dengue met en danger les populations locales et le tourisme dans les régions concernées, et justifie l’effort des institutions publiques, comme l’explique le Florida Keys Mosquito Control District [36].
Oxitec propose en effet un programme complet de lutte anti-vectorielle, de l’analyse à l’application de la méthode RIDL (entretien avec Hadyn Parry, directeur général d’Oxitec, 30 avril 2014). En contrepartie, Oxitec est bien évidemment rémunéré. Les montants restent confidentiels, d’autant que la réelle commercialisation du programme ne fait que commencer, mais Oxitec admet sur son site que sont coût est relativement conséquent [33].
Les opposants à ce programme critiquent ce coût, auquel ils opposent le prix, bien moins important de technologies alternatives. Ils critiquent également le fait qu’en choisissant cette méthode, une institution publique ne peut plus faire machine arrière et est condamnée à payer le coût, quel qu’il soit [35]. Oxitec nie cette affirmation [33], et affirme que plusieurs méthodes conjointes sont tout à fait possibles, cependant il n’y a aucune preuve de la compatibilité ou de l’incompatibilité de méthodes publiées à ce jour.
La recherche dans le domaine des moustiques génétiquement modifiés est un enjeu majeur pour les prochaines années. Le programme Eliminate Dengue, de l’université de Queensland (Australie) qui préconise l’usage de la bactérie Wolbachia est désormais financée en partie par la fondation Bill & Melinda Gates, alors que Sanofi investi près de 300 millions d’euros dans la recherche pour son vaccin.
Ces sommes dépensées sont une condition indispensable à la lutte contre la dengue, et même si elles restent conséquentes, les dirigeants d’Oxitec restent confiants quant à la volonté des états à investir dans ces programmes, à des fins sanitaires, certes, mais aussi en faveur d’autres marchés importants (entretien avec Hadyn Parry, directeur général d’Oxitec, 30 avril 2014).
L’étude menée par Michaël Cobb (université de Caroline du Nord) en janvier 2013 le montre : les habitants des Keys défendent que l’éradication de la dengue ne serait que bénéfique au tourisme dans la région.