La diffusion des moustiques transgéniques développés par Oxitec rencontre toutes sortes d’obstacles. L’un d’eux repose sur le fait que les organismes génétiquement modifiés souffrent déjà d’une image relativement négative. L’intervention de l’homme sur le génome d’êtres vivants a toujours suscité le doute de l’opinion publique, et s’est toujours vu opposer le principe de précaution. Une telle crainte freine aujourd’hui le développement de cette technologie, comme le revendiquent les auteurs du site internet collective-evolution [34].
Ce problème, au cœur de l’action des organisations écologistes, ne leur est plus aujourd’hui réservé. La communication sur le sujet permet en effet de sensibiliser de plus en plus de monde, et le déficit d’image dont souffrent les OGM n’a pas aidé Oxitec à lancer son projet. L’entreprise rappelle qu’elle a subit dès le premier jour, et continue de subir des attaques de la part de lobbys de mieux en mieux organisés (entretien avec M. Hadyn Parry, directeur général d’Oxitec, 30 avril 2014).
Néanmoins, cette publicité a permis à l’entreprise de mieux communiquer, notamment sur le fond de sa démarche, et elle s’est alors employée à prouver que la diffusion de ce génome modifié n’avait pas d’influence sur l’environnement et sur les prédateurs de l’Aedes Aegypti. Oxitec défend que le principe de précaution, exigé par les opposants à la technologie, a quand même été appliqué, et qu’en cas d’arrêt du traitement des zones infestées, l’ADN modifié disparaîtrait rapidement de l’environnement (entretien avec M. Hadyn Parry, directeur général d’Oxitec, 30 avril 2014).
Dans certains pays cependant, comme aux États-Unis, les organismes génétiquement modifiés font partie des nouvelles technologie de mieux en mieux acceptées par la population ; la composante animale du moustique change pourtant la donne car il est beaucoup plus difficile de le maitriser. La FDA, organisme américain de régulation de l’alimentation et des médicaments, se présente comme le coordinateur de l’autorisation de cette technologie, qui n’a, à ce jour, toujours pas été accordée.
Oxitec souligne cependant que la population des Keys, en Floride, est en train de changer d’avis sur leur technologie OGM, face à la nécessité de lutter contre la dengue.
Une étude menée par Michael Cobb (Université de Caroline du Nord) en janvier 2013 montre que 61 % des habitants de l’archipel pensent que les moustiques transgéniques sont une bonne solution pour lutter contre la dengue.