Le RIDL : un prix à payer acceptable ?

moustique dessin 2 copieLa National Technical Commission for Biosecurity brésilienne a autorisé le 10 avril 2014 la commercialisation du moustique OX513A sur le territoire brésilien, reconnaissant, selon le directeur général d’Oxitec Hadyn Parry, le caractère intrinsèquement sûr et l’impact environnemental négligeable des moustiques d’Oxitec [4].

Même si les résultats ont été suffisamment bons pour convaincre le gouvernement de l’état brésilien de Bahia et l’organisme de gestion du problème des moustiques de l’archipel des Keys (Floride), les associations de riverains rappellent que les concessions faites à cette technologie ne sont pas nulles [31]. Elles critiquent en effet la volatilité des moustiques, l’introduction d’OGM dans la nature, l’impact de l’homme, et l’abandon de la santé publique entre les pattes des moustiques.

Cette technologie a cependant besoin d’être testée pour déterminer son efficacité, et son adaptation à l’environnement. Du stade de laboratoire, il est nécessaire d’évoluer vers des tests semi-field – effectués dans les serres placées dans la nature empêchant les moustiques d’en sortir – puis vers l’ open-field – pour lequel les moustiques sont relâchés dans la nature. Sans ces tests, la technologie ne peut se développer et convaincre les autorités sanitaires de son efficacité devient compliqué [27].

Mais ces tests impactent aussi l’environnement, et les conséquences, prises en compte dans un second temps par Oxitec, peuvent remettre en cause le crédit accordé à la méthode, si son poids sur l’environnement est disproportionné [12].

Une question, qui a été tranchée par Oxitec dès le lancement du projet, est alors posée par ses détracteurs. La technologie RIDL, comme le SIT avant elle, suppose que le moustique, nuisible, doit être éradiqué pour combattre la dengue. Cependant, cela le réduit à un simple outil de lutte sanitaire. Les conséquences, aujourd’hui négligées, de cette éradication risquent également d’impacter l’environnement traité, ce contre quoi se sont mobilisées les oppositions locales, en particulier en Floride, qui estiment que leur voix ne peut plus être négligée par les acteurs politiques responsables du choix de la méthode sanitaire employée [23].