La controverse est née avec les premiers tests grandeur nature effectués par Oxitec, en 2007. L’intérêt a alors évolué au cours du temps, pour atteindre son paroxysme en 2012 avec l’annonce de tests possibles en Floride. Cette évolution se remarque d’ailleurs grâce à l’outil Google Trends (http://www.google.fr/trends/) permettant d’observer l’évolution temporelle des recherches du mot « Oxitec » sur le moteur de recherche.
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Au cours du temps, les positions de mêmes acteurs se sont précisées. Oxitec a par exemple fait preuve d’une certaine sensibilité à la critique, et a su s’adapter aux objections de ses opposants. De plus, la controverse a touché différentes régions du globes, chacune d’elles mettant l’accent sur une nouvelle problématique. Ainsi, l’équilibre entre les priorités et points de tensions est variable au cours du temps. C’est pourquoi nous avons décidé de rappeler les différents faits intervenus entre 2005 et mars 2014.
- La solution OX513A
Alors que la lutte contre la dengue utilise exclusivement des insecticides, la firme britannique Oxitec présente une alternative : le moustique transgénique Aedes Aegypti OX513A. Se présentant comme une alternative efficace, cet OGM volant permet de transmettre à sa descendance un gène qui stoppe le développement de celle-ci à l'état de larve. La population de moustiques en est réduite d'autant, et avec elle les risques d'infection.
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- Premiers essais
Oxitec lance une première série de tests de ses moustiques OGM aux Îles Caïmans. L'ONG GeneWatch s'inquiète de la rigueur avec laquelle ont été menés ces essais et du manque d'étude approfondie concernant les conséquences des lâchers de plusieurs millions de moustique, notamment au sujet des conséquences environnementales [1].
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- Tests en Malaisie
Oxitec poursuit sa campagne de tests en Malaisie, avec des lâchers plus volumineux. D'autre acteurs de l'opposition de joignent à GeneWatch: au-delà de la rigueur dans la démarche, c'est la transparence vis à vis des populations locales qui est remise en cause. Christophe Boëte, directeur de recherche au CNRS, reproche entre autres à la firme britannique de ne pas avoir prévenu et consulté convenablement la population malaisienne. Pour autant, Oxitec assure travailler en collaboration avec les autorités locales afin de sensibiliser et de concerter la population. De l'autre côté du Pacifique, le Brésil est désireux de contribuer au développement de cette technologie nouvelle et fonde ainsi l'entreprise Moscamed en collaboration avec Oxitec afin de produire les moustiques sur place, et ce avec plus de souplesse juridique. Alors qu'ainsi la nouvelle série de test démarre au Brésil, le programme australien Eliminate Dengue, utilisant la bactérie Wolbachia, commence à faire la publicité de sa technologie : il s'agit de traiter une population de moustiques sauvages de sorte à les rendre inaptes à véhiculer la maladie. Il n'est ni question d'OGM, ni d'éradication d'espèce.
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- Oxitec en Amérique
Début 2012
Oxitec entreprend de faire parler d'elle aux États-unis à travers plusieurs conférences. La firme britannique semble susciter de l'intérêt, notamment en Floride, État américain le plus touché par la maladie. Le laboratoire pharmaceutique français Sanofi annonce de son côté le développement d'un vaccin contre la dengue, dont les premiers tests en Thaïlande ne se sont pas révélés assez concluants [17]. Même s'il nécessite encore du temps et de l'argent, ce projet a une bien meilleure aura que celui du moustique OGM auprès du public. Oxitec affirme cependant qu'un tel vaccin de résoudra pas le problème de la dengue [13].
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- La controverse américaine
Fin 2012
Une pétition mise en place par Mila de Mier [23] s'élève contre le développement de la technologie d'Oxitec en Floride : le firme britannique attend le verdict de la FDA (Food And Drug Administration) avant de pouvoir avancer.
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- L'expansion d'Oxitec
La FDA n'ayant toujours pas rendu son rapport, Oxitec est au point mort aux États-Unis. Pour autant, une nouvelle collaboration se profile entre la firme britannique et le Panama. Le gouvernement Brésilien quant à lui, pleinement satisfait du travail de Moscamed, envisage d'autoriser la commercialisation de l'Aedes Aegypti OX513A [16].
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- Oxitec au Panama
Oxitec commence ses travaux au Panama, où elle compte libérer ses moustiques pour des essais, conjointement menés avec le National Biosafety Comittee panaméen [29]. Dans le même temps les organismes de régulation brésilien autorisent la commercialisation du moustique OX513A aux vues des résultats des tests menés depuis 2009 [4].
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- Et maintenant ?
Après l'autorisation de la commercialisation des moustiques OX513A au Brésil, Oxitec cherche à s'ouvrir à d'autres marchés. La direction d'Oxitec espère une autorisation rapide de la FDA pour débuter les lâchers aux États-Unis. Le gouvernement indien cherche également à tester la solution RIDL, afin de choisir la meilleure solution contre la dengue ; l'expansion d'Oxitec continue !
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