Cette carte présente l’espace européen sur lequel nous avons choisi de centrer notre recherche, et montre schématiquement les flux et les camps au sein de cette zone.
Nous pouvons observer sur cette carte que de nombreux migrants cherchent à rejoindre l’Europe et plus précisément l’espace Schengen, zone protégée à ses frontières extérieures, mais garantissant la libre circulation des personnes en son sein. Les flux de migrants sont contrôlés ou arrêtés par les autorités des différents pays européens, et notamment par l’action terrestre et maritime de Frontex .
Les voies maritimes de la mer Méditerranée, par lesquelles les migrants rejoignent l’Union, sont caractérisées par une très grande dangerosité et de nombreux naufrages ont eu lieu, comme ce fut le cas les 12 et 19 avril 2015. Les deux voies les plus empruntées par les migrants, en 2016, sont la « route des Balkans » et le passage à l’Est de la Méditerranée, entre la Turquie et la Grèce. Frontext recense, entre janvier et avril 2016, 112 477 passages de clandestins par la route des Balkans, et en compte 157 019 par la Turquie. En 2015, plus de 85% des personnes arrivées en Europe ont emprunté ces deux routes. Cet afflux est l’une des raisons pour lesquelles l’accord du 18 mars a été signé entre l’Union européenne et la Turquie, qui stipule que tous les migrants clandestins arrivés en Grèce et passés par la Turquie seront renvoyés en Turquie à compter du 20 mars. Cet accord prévoit également une répartition de migrants syriens dans l’Union européenne : pour chaque Syrien arrivé en Grèce et renvoyé en Turquie, un autre sera accueilli par l’Union européenne, avec une limite de soixante-douze mille personnes. A terme, si l’accord est respecté, la contrepartie pour la Turquie est que les citoyens turcs n’auront plus besoin de visa pour se rendre en Union européenne.
En dehors de cet accord, l’Union européenne a essentiellement réagi à la crise migratoire par une logique de fermeture des frontières. Entre 2015 et 2016, plusieurs Etats ont introduit des contrôles aux frontières, comme l’Allemagne, l’Autriche et la Slovaquie en 2015. Au sein de l’espace Schengen, le rétablissement des contrôles aux frontières est possible pour une durée limitée, pouvant aller jusqu’à deux ans dans les cas de défaillances. Plusieurs murs et barrières ont été construits, notamment par la Hongrie à sa frontière avec la Serbie, et la Macédoine à sa frontière avec la Grèce.
Les points verts sur la carte représentent les zones où se situent des camps d’accueil de migrants, alors que les points rouges représentent les zones de camps d’expulsion de migrants. Cette distinction est à nuancer car les camps ont en général la double fonction d’accueil et d’expulsion, comme c’est le cas essentiellement dans le Nord de la France, en Angleterre ou en Allemagne. Le camp de Calais, est un exemple de cette ambiguité et constituera donc une étude de cas, par la suite, pour illustrer et poursuivre nos observations.
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