Migrants et souverainetés

Préambule

Cette partie correspond au deuxième niveau d’analyse de notre controverse: nous avons ainsi identifié quatre « sous-controverses », quatre foyers d’opposition au sein desquels les acteurs débatent et se répondent (notre controverse étant trop large, nous avons décidé de procéder à ce re-découpage afin de rendre compte de la grande diversité et complexité de ce sujet). Ces quatre « sous-controverse » – bien que très diverses – sont toutes liées au thème de la souveraineté.

 Cette section  dédiée à l’analyse des différentes problématiques – et réponse à ces problématiques- mises en place pour gérer la crise migratoire en Europe. On s’intéressera ici aux rapports entre les différents niveaux de souveraineté ainsi qu’à l’impact et à la légitimité de certaines institutions, étatiques et européennes. Si, historiquement, la frontière est une expression de la souveraineté des Etats, elle est parfois remise en cause. De plus, les dynamiques de contrôle, d’application des politiques migratoires à différentes échelles et de gestion des flux de migrants évoluent au sein d’un espace pluriel et en tension. Les volontés nationales sont souvent conflictuelles – par exemple entre la Grande Bretagne et la France – et l’absence de coordination européenne pose la question de la définition des frontières et de la maîtrise de celles-ci, entre ouverture et fermeture. Les problématiques économiques liées au flux viennent se sur-ajouter à cet imbroglio institutionnel, mais sont souvent déterminantes en tant de crise économique. La confrontation entre les différents niveaux d’analyse: locaux, nationaux et internationaux, permet de mieux comprendre les tensions articulées autour des frontières et de la migration.

Pour mieux comprendre les différentes problématiques liées aux frontières et aux migrations, nous vous invitons donc à poursuivre votre cheminement dans la controverse.

La section est décomposée en quatre parties :

  • Biopolitique, la frontière incorporée :  cette section présente, à travers l’étude des travaux de chercheurs, – géographes, anthropologues – les liens étroits entre les frontières et la souveraineté des Etats. On y fera l’étude de la dimension bio-politique des politiques migratoires. Cette section ne représente pas un véritable foyer d’opposition entre les différents acteurs, mais plutôt une réflexion commune entre chercheurs, acteurs institutionnels et migrants.
  • Coordination Européenne : cette section se concentre sur le partage de compétence dans la régulation des flux aux frontières entre les Etats membres et l’Union européenne, ainsi que sur la coordination des différents pays européens dans cette gestion des phénomènes migratoires.
  • La frontière et les cultures : cette section observe les rapports entre la frontière et les cultures: les différences culturelles  peuvent en effet être interprétées comme un frein ou une richesse en fonction des acteurs. Nous verrons qu’une analyse en terme la « frontière culturelle », opposée au terme de « barrière » permet de rendre compte des dynamiques de métissage culturel et d’intégration, en opposition la politique d’assimilation prônée par certains partis nationalistes.
  • Problématiques économiques et enjeux sécuritaires :  cette section est consacrée à l’analyse des conséquences économiques de l’immigration et met en lumière les oppositions des différents acteurs concernant le « vrai » coût de l’immigration.