HFT et Liquidité

Le HFT apporte-t-il de la liquidité sur les marchés financiers ?

 

Pour apporter de la liquidité sur le marché, notamment pendant une période baissière, il faut nécessairement des acteurs avec des intérêts divergents afin de «tenir» le marché. C’est l’argument principal avancé par les dirigeants dans les grandes institutions boursières telles NYSE-Euronext ou London Stock Exchange. Dans une interview pour le HFT Review, Nicolas Bertrand, Chef des marchés d’actions et de produits dérivés au sein du groupe London Stock Exchange, explique l’intérêt de l’introduction du HFT sur les places boursières. Il explique que l’ouverture d’un nouveau service d’accès privilégié aux informations de la bourse londonienne (communément appelé « colocation ») n’avait pas pour but d’attirer exclusivement les acteurs HFT mais de jouer sur la diversité de leur clientèle. Ce service personnalisé contribuerait à des carnets de commandes plus liquides et plus diversifiés. Il amènerait donc cette diversité tout en même temps limiter les risques. C’est, en tout cas, ce que  les tendances actuelles montrent.

 

     Mais, plus concrètement, lorsqu’il s’agit de vérifier l’impact qu’a eu la croissance des transactions à haute fréquence sur les marchés européens en terme de liquidité, tous les acteurs s’accordent pour souligner le rôle primordial de la MiFID. En effet, cette directive MiFID a permis l’existence de différents lieux de négociation négociant les mêmes instruments. La nécessité était donc d’aligner les prix de ces différents lieux, de « faire jouer la concurrence entre les différentes places boursières ». Ce sont les opérations d’arbitrage. Et c’est donc dans cet environnement entièrement électronique, que les entreprises de haute fréquence contribuent maintenant à l’alignement de ces lieux de négociation dans un délai encore plus court. Ainsi, les acteurs HFT ont soutenus les changements qui se sont développées au cours des dernières années en fournissant des liquidités à travers les différents lieux, en alignant les prix dans les différents marchés. Les ordinateurs étaient donc chargés d’effectuer les opérations d’arbitrages seulement mais ils ont peu à peu commencer à pratiquer du trading haute fréquence sur une même place boursière. S’en est alors instauré une pratique tout à fait normale, qui avec le temps, a vu sa popularité exploser. C’est ce que n’hésite pas à rappeler, Catherine Lubochinsky, Professeur de Finance à l’Université Paris II – Assas, lors de notre entretien :

« On peut commencer à s’interroger sur ces pratiques quand on voit que plus de 90% des transactions ne sont pas effectuées : les ordres sont annulés avant. Lorsque l’on reçoit 100 ordres d’achat, le prix va monter et l’on annule avant : c’est de la manipulation de cours et non de l’arbitrage. Ensuite les défenseurs du HFT considèrent qu’ils améliorent la liquidité des marchés. Je n’ai jamais vu quelqu’un suffisamment pressé de vendre un titre qu’il faille qu’il le vende dans la nanoseconde ou une microseconde. Quand 90% des transactions sont annulées avant d’être exécutées, je n’appelle pas ca contribuer à la liquidité des marchés.» L’économiste, contrairement aux agents de la Bourse, pense donc que la liquidité est principalement apportée par la spéculation et les intérêts contraires. Non pas grâce à des transactions  haute fréquence.

Ce qui reste primordial pour les places boursières, c’est qu’il y ait des gens qui voulant faire du trading de différentes manières sans qu’un type quelconque de pratiques ne viennent perturber le marché. Il faut juste fournir un environnement favorisant une grande liquidité et l’efficacité pour un large éventail d’acteurs.

 

 

Quelle est alors l’importance de la vitesse d’exécution des algorithmes HFT, notamment sur la liquidité ?