Régulation Aujourd’hui

 

Qu’en est-il de la régulation aujourd’hui ?

 

En termes d’abus de marché, la directive MAD (Market Abusive Directive) devrait établir une liste de pratiques du HFT relevant de l’abus de marché et par conséquent interdites par la loi. Elle devrait également étendre les capacités d’enquêtes et de sanction des régulateurs nationaux actuellement très faibles. Prenons l’exemple de la France, l’AMF a accès uniquement au carnet d’ordre de NYSE Euronext alors que les valeurs françaises se traitent depuis longtemps sur différentes plateformes.

 

Pour se protéger contre les effets d’amplification du HFT et lutter contre une concurrence déloyale entre les différents acteurs, plusieurs propositions ont été proposées dans le cadre de MIF 2 :

 

- Avant d’annuler un ordre, il faudra attendre un temps minimum fixé.

- Les traders HFT exécutant un nombre significatif d’ordres sur un instrument particulier devront ensuite être en mesure de fournir en continu un niveau de liquidité minimum sur cet instrument (comme sont contraints de le faire les marketmakers actuellement)

- L’ensemble des algorithmes utilisés par les firmes devra être mis à disposition des régulateurs. Cette proposition est très délicate car les algorithmes utilisés sont top-secret, en effet, les firmes ne souhaitent pas que leurs concurrents aient accès à leurs stratégies de trading.

- Enfin, les entreprises ayant recours au HFT devront mettre en place des stratégies de protection et de contrôle des disfonctionnement afin de ne pas affecter le marché.

 

De manière plus extrême, lors du 4ème colloque de la Commission des sanctions en octobre dernier, l’AMF a considéré l’éventualité d’une interdiction du HFT due au fait d’une impossibilité de suivie de celui-ci par les régulateurs. Cependant, cette mesure semble à priori extrême et les propositions faites dans le cadre de MIF 2 paraissent plus pertinentes. Elles ont pour objectifs de sécuriser le marché et éviter les dérives tout en maintenant une certaine concurrence au sein de celui-ci. Cette concurrence a permis le développement des technologies et par la suite une amélioration de la liquidité et une optimisation des coûts.