Une hausse des frais d’inscription à l’université serait indécente.
Jacques Fontanille, président de l’Université de Limoges
La Conférence des Présidents d'Universités
La Conférence des Présidents d'Universités (CPU) représente les intérêts communs des établissements qu’elle rassemble : universités et universités technologiques, instituts nationaux polytechniques, écoles normales supérieures, instituts nationaux des sciences appliquées, grands établissements et pôles de recherche et d’enseignement supérieur.
La CPU exprime, par l’intermédiaire de Louis Vogel, son président, sa volonté de voir la mise en place de réformes politiques permettant de rattraper le retard budgétaire et rétablir les inégalités entre les territoires. La faiblesse des ressources consacrées aux étudiants de l’enseignement supérieur français nourrit les revendications du groupe. «Un étudiant en France coûte 10 000 €. C'est bien inférieur à la moyenne OCDE. Nous devons atteindre au moins le niveau suédois, soit 15 000 € par étudiant», affirme Louis Vogel.
Par ailleurs, la CPU déplore que l'autonomie des universités (prévue par la LRU) leur a transféré de nouvelles missions, mais pas les moyens nécessaires à leur accomplissement.
Afin d’atteindre ses objectifs, la CPU a émis 20 propositions le 22 de mars 2012, à l’attention des candidats à l’élection présidentielle française. Voici les points de cette liste cruciaux à la description de la controverse :
- L’enseignement supérieur et la recherche sont un bien public et doivent être financés majoritairement et de façon pérenne par l’Etat
- Les droits d’inscription des étudiants aux diplômes nationaux sont fixés nationalement
- L’absence de sélection à l’entrée à l’université est le corollaire de l’objectif de démocratisation, de justice sociale et d’élévation du niveau de qualification supérieure de la population
- Poursuivre le rapprochement entre universités, écoles et organismes de recherche
- Poursuivre l’effort de rattrapage en matière de financement public pour atteindre les standards européens et obtenir un consensus sur l’équilibre global qui doit exister entre les grandes modalités de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche
- Augmenter régulièrement l’enveloppe globale nationale des moyens que le modèle critérisé a pour fonction de répartir pour remettre à niveau les établissements les moins bien dotés
- Réformer les modes de financement afin de favoriser l’équité sociale via l’enseignement supérieur
La CPU considère, certes, qu’une augmentation des frais d’inscription apporterait une contribution importante au budget des universités, mais juge la contrepartie bien trop lourde à assumer. Rappelant les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur et la situation de précarité d’une tranche considérable des étudiants, la CPU se positionne contre une hausse des droits d’inscription, qui, selon elle, passerait pour un transfert de charges et donc un désengagement de l’Etat à l’heure où celui-ci est dans une mauvaise posture budgétaire.