Le système d’indemnisation

  • Le système d’indemnisation des pertes dues au loup mis en place par l’Etat français est indispensable à certains bergers pour poursuivre leurs activités. Le principe de système d’indemnisation est parfois contesté mais c’est surtout sa mise en œuvre qui prête à débat.

 

 Protocole actuel d’indemnisation

  • Lorsque qu’une brebis est attaquée directement par le loup, le berger doit suivre une procédure s’il veut être indemnisé.
  • Le berger doit commencer par prévenir les services de l’Etat (DDT : Direction Départementale des territoires) qui viennent alors constater l’attaque.
  • Ensuite, le berger est indemnisé en fonction du sexe et de l’âge de la brebis décédée. Ces indemnisations varient entre 80 et 520 euros par tête. Ces sommes sont supérieures à la valeur marchande même des ovins.
  • Certaines brebis meurent indirectement dans des attaques de loups, ce sont par exemple, les animaux qui, par peur, se jettent d’une falaise. Ces pertes ne sont pas directement prises en compte dans le système d’indemnisation. Cependant 0.8 euros par bête sont alloués aux bergers dans une limite de 300 brebis pour compenser ces attaques. Si le troupeau est protégé, le berger reçoit 0.4 euros en plus par brebis.
  • Enfin, le dernier cas pris en compte dans le calcul des indemnisations est celui des animaux disparus. En effet, lorsque les carcasses des brebis ne sont pas retrouvées l’Etat n’indemnise pas le berger. Cependant, celui-ci touche une somme égale à 20% des autres indemnisations qu’il reçoit (source : site du gouvernement).

 

 Critiques du système

  • Même si les indemnités sont supérieures à la valeur marchande des brebis, les bergers se plaignent du fait que les pertes indirectes ainsi que les brebis disparues ne sont pas vraiment indemnisées. Néanmoins, pour éviter que des animaux ne soient vendus au marché noir l’Etat ne peut indemniser ces pertes.
  • La somme d’argent touchée par  le berger indemnise uniquement la brebis tuée mais pas la valeur ajoutée qu’elle aurait eu au cours de sa vie, et notamment les agneaux qu’elle aurait amenés au troupeau (source « Six mois sur les traces du loup » ; « Terre sauvage » n°247 ; p 28  et évaluation de la situation biologique et sociologique de la présence du loup  en France par Barbara Molnar).
  • L’identification des attaques est un autre point de débat. Il est nécessaire que des scientifiques se déplacent pour constater qu’il s’agit bien d’une attaque de loup. En effet, certaines attaques (plutôt rares) sont dues à des chiens divagants (source Laurent Garde). Mais cette identification rend le processus d’indemnisation long et encore plus coûteux.

 

L’alternative du système d’assurance

  • Un système d’assurance pourrait être instaurée à la place du processus d’indemnisation par l’Etat. Cette « assurance prédation » fonctionnerait sur le même modèle que l’assurance auto : elle serait plus chère pour les éleveurs qui prennent des risques en protégeant mal leur troupeau et moins cher pour ceux qui prennent des précautions. L’objectif est de responsabiliser les éleveurs.
  • Ainsi, les fonds de l’Etat (qui sont limités) affectés au plan national loup ne seraient plus utilisés pour les dédommagements des pertes (rôle de l’assurance) mais pour des mesures de prévention et de protection (source : buvette des alpages).

 

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