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  • Source de rivalités de pouvoirs et de conflits humains, le loup est véritablement un «animal géopolitique» (Farid Benhammou). Le sujet du loup n’a en effet cessé de diviser les Français à travers l’Histoire, que ce soit dans un premier temps pour son éradication ou pour la gestion actuelle de ses populations.
  • L’éradication du loup en France a été un long processus qui a débuté au XIXème siècle et qui s’est achevé avec la disparition officielle du loup en 1930. Par la suite, les mentalités ont évolué, le loup a été reconnu comme une espèce en voie d’extinction et qu’il faut préserver. Dans cet objectif, la France s’est engagée sur le plan international en signant la convention de Berne (1990) et la directive Habitats (1992).
  • Après une soixantaine d’années d’absence, le loup a progressivement recolonisé le massif alpin français depuis l’Italie et c’est ainsi qu’un premier couple de loups a officiellement été aperçu dans le parc national du Mercantour en 1992.
  • Les facteurs qui ont favorisé ce retour sont bien entendu sa protection et la diminution du braconnage sur le territoire français mais aussi le changement des milieux ruraux : en se reboisant, ces derniers ont permis le développement des populations de cervidés, bon garde-manger pour les loups.
  • Depuis 1992, le nombre de loups n’a cessé d’augmenter : actuellement le taux de croissance de ses populations est de 15% par an. On compte aujourd’hui 250 individus sur 13 départements, situés majoritairement dans les Alpes.
  • Cette recolonisation n’est pas sans entrer en conflit avec les activités humaines et notamment le pastoralisme : le nombre annuel de brebis tuées par le loup est estimé à 5000. L’inquiétude et la colère montent dans un secteur ovin déjà en crise. Les éleveurs demandent au gouvernement de prendre des dispositions le plus rapidement possible pour réguler les populations de loups.
  • Mais l’idée d’une régulation ne plaît pas à tous et les débats se sont ouverts. D’un côté, les défenseurs du loup sont convaincus que la présence de l’animal est utile à la biodiversité. De l’autre, les défenseurs du pastoralisme sont insatisfaits des moyens mis en place pour prévenir les attaques car trop contraignants pour les bergers et signant selon eux la mort de la profession. Les indemnisations octroyées en cas d’attaque ne constituent pas non plus à leurs yeux une solution viable et ils demandent la  légalisation des tirs.
  • Déjà, au grand damne des associations de protection des loups, davantage de flexibilité a été observée avec l’autorisation de tirs par des arrêtés préfectoraux.
  • En espérant concilier les esprits, le gouvernement a lancé un groupe de réflexion, le groupe national loup (GNL), qui rassemble les représentants des différents acteurs des débats et qui est l’auteur du plan national loup 2013-2017. Mais la cohabitation entre loup et pastoralisme est-elle vraiment possible ?

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