L’impact du loup sur l’homme | Loup et pastoralisme, cohabitation impossible?

En plus des dégâts causés au pastoralisme, la présence du loup a un impact plus général sur l’homme et ses activités. Cet impact a des aspects positifs et négatifs.

Le loup peut-il attaquer l’homme ?

On peut par exemple se demander l’orientation que prendrait la controverse si le loup s’attaquait directement à l’homme. Tous les scientifiques s’accordent à dire que ce risque est faible : le loup n’attaque que s’il est enragé ou véritablement affamé.

Cependant, on ne peut nier que de telles attaques existent. Elles se sont déjà produites par exemple en Amérique du Nord où un géologue a été tué par une meute de loups (source : http://www.ferus.fr/wp-content/uploads/2008/08/article-gazette-26-vignon.pdf).

La répartition géographique du loup montre que le loup se trouve aussi en bordure de grande agglomération.

La crainte que le loup ne s’installe près des villes est fondée. Il cherche à profiter des ordures qu’elles génèrent comme l’affirme Laurent Garde du CERPAM: «Bien sûr, il fera les poubelles de Nice, Toulon et Marseille d’ici peu, comme en Roumanie et Italie, le loup ne symbolise le « sauvage » que dans nos fantasmes, il est d’abord un formidable opportuniste».

La présence du loup modifie la biodiversité et affecte donc la chasse. Le loup n’attaque en effet pas que des brebis mais aussi beaucoup de gibier sauvage. Certains chasseurs se plaignent donc de la « concurrence du loup ».

Mais l’impact réel du loup sur les populations de gibier est difficile à estimer. En effet, les prédateurs attaquent surtout les bêtes les plus faibles ce qui peut permettre, paradoxalement, d’améliorer la reproduction de l’espèce puisque seuls les animaux les plus sains survivent. Cependant, ce phénomène n’a pas été observé sur les populations de petits ongulés (chamois, chevreuil, mouflon) qui peuplent les Alpes.

Si le loup n’affecte pas quantitativement le gibier il est possible que sa présence rende les autres animaux plus craintifs et donc plus difficiles à chasser. (Source : livre blanc de la Fédération Nationale des Chasseurs sur les grands prédateurs ; Impact du loup sur les ongulés sauvage et domestique dans le massif du Mercantour de Nathalie Espuno).

Les amateurs de montagne et notamment les randonneurs sont indirectement affectés par la présence du loup.

Pour lutter contre les attaques de loup, la plupart des bergers ont des chiens de protection de troupeau (patous). Ces chiens peuvent attaquer les randonneurs qui traversent le troupeau. Les attaques par de tels chiens restent rares mais des plaintes sont déposées chaque année par des randonneurs qui ont été mordus ou qui ont simplement eut peur (source : site du gouvernement). Cependant, l’étude de 2001 intitulée « Interactions entre les promeneurs et les chiens de protection de troupeaux ovins dans le massif du Queyras » (Etude de l’interaction des chiens ) montre qu’aucune morsure n’a été à déplorer sur près de 470 contacts entre des randonneurs et des bergers en 2001 dans le massif du Mercantour. Le patou se contente la plupart du temps d’intimider les randonneurs et de les dissuader de traverser le troupeau. Un des facteurs provocant le plus souvent l’intervention des patous est la présence de chien domestique.

Il faut ajouter à cela que la présence de clôtures souvent électrifiées pour protéger les troupeaux des visites nocturnes du loup peut à la fois modifier les paysages et entraver les sentiers.

Les touristes sont attirés par l’image d’une nature sauvage que la présence du loup entretient. Les parcs nationaux notamment communiquent de façon pédagogique sur la présence du loup et certains guides proposent de partir à la rencontre hypothétique du loup (http://www.buvettedesalpages.be/2013/04/le-loup-atout-touristique.html).

Cependant, la vision du loup comme une attraction touristique ne fait pas l’unanimité car l’on peut craindre que cet attrait ne fasse oublier que le loup est un animal sauvage et potentiellement dangereux (http://www.eleveursetmontagnes.org/revue-de-presse/355-loup-et-tourisme-dans-les-alpes-curieuse-cohabitation).