Les fonctions que se targuent d’assurer ces diverses associations sont plurielles. La plus importante, et celle qui attire en premier lieu les particuliers désireux de s’impliquer dans le débat, est une fonction de représentation : sur le principe du « plus forts ensemble », le cadre associatif donne accès à des réalisations que l’engagement individuel ne permet pas. Pour un sujet porteur et sensible comme celui-ci, les formes d’expression les plus visibles font tendre le débat du côté du militantisme, voire de l’activisme politique. On compte parmi elles les manifestations (dont certaines peuvent réunir plus d’un million de personnes, selon des estimations données par les associations elles-mêmes : la « Manif pour tous » a pu réunir jusqu’à 1,4 million de personnes à Paris [1]), la publication de sites internet et la parution de revues dédiées, la tenue de forums de discussion et de lieux de rencontre voire de permanences mail et téléphoniques, mais aussi des formes d’action plus politiques comme les pétitions, les demandes publiques de référendum ou le soutien de demandes d’amendement effectuées par des députés ou des sénateurs. De telles demandes ne pouvant être faites, en France, que par des membres du gouvernement ou des instances parlementaires en fonction [2].
Une autre fonction importante est la volonté d’informer aussi bien le citoyen lambda qu’un acteur privilégié en contact avec la famille homoparentale : un professionnel de la santé et du paramédical, un agent de la loi, voire le couple homosexuel désireux de fonder une famille lui-même. Il s’agit de définir de manière claire les limites de l’action du collectif, ses prises de position et pourquoi pas ses membres ou sympathisants les plus « notables », mais aussi et surtout de donner un accès plus large à des publications scientifiques ou de presse qui apportent un éclairage pertinent sur le sujet ou réaffirment les prises de position de l’association, et de tenir les membres au courant des avancées légales et sociales réalisées sur le thème de l’homoparentalité. De plus, pour les associations de représentation des familles homoparentales qui ont réalisé un effort soutenu depuis la fin des années 90 pour faire connaître leur cause auprès du grand public, il a fallu donner aux scientifiques voulant réaliser des études sur le sujet des moyens d’obtenir l’avis d’experts déjà éprouvés à la question, et surtout, proposer à ces sociologues et psychologues des panels de familles volontaires. C’est le rôle de la cellule recherche de l’APGL (voir lien http://www.apgl.fr/commission-recherche ) par exemple.
Enfin, en parallèle des actions de militantisme, la création de convivialité est souvent avancée comme un autre objectif, pour les structures de grande comme de petite taille. Les diverses associations d’aide aux familles homoparentales vont parfois plus loin, en se proposant de mettre en place un véritable accompagnement, un soutien souvent financier qui se poursuit après que la famille homoparentale ait été fondée (voir par exemple le site de l’association “les enfantes arc en ciel” : http://www.enfants-arcenciel.org/category/1/presentation/).
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1. article du journal Libération : http://www.liberation.fr/societe/2013/03/24/manif-pour-tous-les-organisateurs-revendiquent-14-million-de-manifestants_890891