L’adoption de la loi sur le PACS, en 1999, a entrouvert un espace de débat public sur la question de l’homoparentalité, espace qui s’est fait de plus en plus important avec l’apparition du mariage homosexuel dans les promesses de campagne présidentielle de 2007, puis de 2012. L’étude de la loi sur l’élargissement aux beaux-parents de la « délégation d’autorité parentale », en 2009, a également accéléré le débat. Toutes ces dates ont participé à faire du sujet de l’homoparentalité un thème d’actualité, débattu dans les médias télévisuels, Internet, d’information… Un pic de notoriété a probablement été atteint avec le vote du projet de loi Taubira sur le « mariage pour tous » et le dépôt d’un amendement sur l’élargissement de la PMA aux couples de même sexe, bien qu’à l’heure où nous écrivons ces lignes (avril 2013), cet amendement ne soit plus à l’ordre légal du jour.
Une présence média multiforme, pour informer et militer
Les associations repérées sur la page concernée ont su tirer profit de cet engouement médiatique pour faire entendre leur cause. Présentes sur le web, les associations diversifient les supports média utilisés à l’attention des lecteurs et auditeurs. On peut citer par exemple l’initiative de l’APGL qui publie depuis juin 2011 « PAGAYE, la revue de l’homoparentalité » à fréquence trimestrielle.
Un effort a été fait de la part des associations, d’un bord de la controverse comme de l’autre, pour atteindre un plus grand public et « vulgariser » les enjeux du débat, les rendant préhensibles au-delà de la sphère relativement restreinte des familles homoparentales et des professionnels de l’enfance. Ainsi, l’association Appel des Professionnels de l’Enfance, association en défaveur de la reconnaissance légale du coupe homoparental, a publié une vidéo « Anatole se demande comment on fait les bébés » qui a circulé sur les réseaux sociaux, mettant en scène un jeune écolier décontenancé par les explications de son professeur sur l’homoparentalité.
Anatole se demande comment on fait les bébés ?
Comment parvenir à une diffusion large des revendications exprimées ?
La principale tactique utilisée par les diverses associations opposées à l’adoption homoparentale et à la PMA pour les couples homosexuels a été de fédérer le grand public, sous forme de pétitions et surtout autour de rassemblements très médiatisés comme les « Manif pour tous » régionales, organisées aux moments-clés de la vie du projet de loi Taubira. Si ces manifestations pointaient d’abord du doigt le mariage homosexuel, la symbolique adoptée dans la communication autour de l’événement (couleurs bleue et rose, logo représentant une famille nucléaire homme+femme+deux enfants) renvoie clairement au débat sur les nouvelles structures familiales.
Les slogans volontairement simplistes de la « Manif pour tous », sous forme d’équation pour frapper le public et mettre en valeur l’aspect « logique » de la structure familiale traditionnelle.
Les « Manifestations pour l’égalité » des pro-mariage homosexuel étendent également leurs revendications au-delà du champ strict de l’union conjugale. Si le débat sur l’homoparentalité apparaît de façon moins prégnante dans les supports média présentés à l’occasion de rassemblements comme la manifestation « Oui pour l’égalité », l’ouverture de l’adoption aux couples de même sexe est l’un des points clés des revendications portées par la manifestation (voir arguments sur le site internet http://www.agissonspourlegalite.fr/argumentaires/) et des associations telles que l’APGL ou l’ADFH ont été conviées à défiler aux côtés des autres manifestants.
