L’extension du stade de Roland-Garros fait intervenir de nombreux représentants des pouvoirs publics : principalement la mairie de Paris et de la mairie du XVIème arrondissement, mais également le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, la mairie de Boulogne-Billancourt, le tribunal administratif de Paris, le Conseil National de Paris, etc… Ces différentes instances publiques ne se sont pas toujours positionnées de la même manière par rapport à la modernisation du tournoi du Grand Chelem, et n’ont pas toujours été d’accord sur la démarche à adopter. A cela s’ajoutent les revendications des autres acteurs impliqués dans la controverse (FFT et associations de défense de l’environnement notamment) qui ne sont pas soutenus par les mêmes administrations.
La Fédération Française de Tennis a le soutien de la Mairie de Paris
Source : http://www.eurosport.fr/tennis/perquisitions-a-la-federation-francaise-dans-le-cadre-d-une-enquete-sur-de-possibles-malversations_sto5559218/story.shtml
Dans quelles mesures les différentes instances du gouvernement s’accordent-elles ou non sur la modernisation de Roland Garros ?
- Opposition ministère de l’Écologie / ministère de la Culture et mairie de Paris
En novembre 2014, l’enquête publique réalisée par la ville de Paris avait rendu un avis favorable pour le recours de la Fédération Française de Tennis d’agrandir le stade de Roland-Garros. Avis favorable qu’a vite contesté le ministère de l’Écologie ; trois mois plus tard, sous son impulsion, le projet alternatif consistant à recouvrir l’autoroute A13 a été relancé. Ce qui a étonné le directeur de la FFT, Gilbert Ysern : c’était en effet la première fois qu’une administration s’est opposée au projet d’agrandissement du stade. Pour justifier son accord, la mairie de Paris avait besoin de l’aval du ministère de la Culture et du ministère de l’Écologie ; si le premier soutenait la décision de la mairie de Paris, ce n’est pas le cas du second qui a demandé une étude complémentaire sous l’impulsion de sa ministre Ségolène Royal.
- Opposition Matignon / ministère de l’Écologie
A la suite de cette opposition, la Fédération Française de Tennis en a appelé au gouvernement pour confirmer au plus vite de l’extension (ou non) du stade de Roland-Garros sur les serres d’Auteuil. Le gouvernement a alors apporté un « plein soutien » au projet du nouveau Roland Garros. Ainsi, le Premier ministre Manuel Valls a donné raison à la FFT et à Anne Hidalgo contre le ministère de l’environnement de Ségolène Royal en mars 2015, avec pour conséquence un espoir pour la FFT de commencer les travaux d’agrandissement du stade dès septembre (espoir qui ne se concrétisera finalement pas).
Quels intérêts la mairie de Paris défend-elle ?
Dès 2010, la mairie de Paris a soutenu la FFT dans son projet d’extension du stade de Roland-Garros, en proposant un plan pour octroyer des hectares supplémentaires au tournoi, ainsi que la couverture du court Philippe-Chatrier. La mairie de Paris, propriétaire du stade de Roland-Garros ainsi que du jardin d’Auteuil, est prête à tout pour garder dans la ville l’un des quatre tournois du Grand Chelem. Dans cette optique, la mairie de Paris a souvent fait des améliorations à son offre d’agrandissement du stade, afin de séduire tous les pouvoirs en mesure de décider de l’agrandissement ou non du stade.
La mairie de Paris semble ainsi accorder plus de crédits aux demandes de la FFT qu’à celles de la mairie du XVIe arrondissement, qui dès novembre 2010 via son maire Claude Goasguen, dénonçait qu’elle ne prenait pas en compte les « impératifs environnementaux et de proximité ». On peut peut-être y voir la guerre politique gauche-droite, avec une opposition entre la mairie de Paris de Gauche (Bertrand Delanoë, Parti Socialiste), et de la mairie du XVIe de droite (emmenée en 2010 par le maire UMP Claude Goasguen).
Cette opposition s’étend depuis le début de la controverse jusqu’à aujourd’hui. En effet, même si la mairie de Paris (Anne Hidalgo, Parti Socialiste) défend toujours l’intérêt de la FFT, la mairie du XVIe, dont le maire n’a pas changé, défend toujours l’intérêt des riverains de Boulogne.
Les habitants du XVIème arrondissement et les associations de protection du jardin des serres d’Auteuil reprochent également à la FFT le manque de concertations publiques lors de l’avancement du projet. Par extension, beaucoup reprochent également à la mairie de Paris son manque d’objectivité. Les riverains n’auraient pas eu l’impression d’être entendu par la mairie. Pour certains, la mairie de Paris aurait trop offert à la FFT (concession sur le bail et les terrains notamment) sans assurer de suivi derrière. La FFT mène à bien son projet de modernisation, il est cependant du rôle de la mairie de s’assurer que celui ci est mené dans le respect des habitants et citoyens. C’est ce dernier point qui est parfois vivement critiqué dans la gestion du projet par la mairie de Paris.