La remise en cause des différences sexuées n’a pas sa place à l’école

Un enseignement provoquant une crise identitaire
Des différences naturelles
Le genre ne doit pas être imposé aux enfants

Pour certains acteurs de la controverse, le genre est un concept théorique qui n’a pas sa place à l’école. Ils s’opposent à ce qu’ils appellent la “théorie du genre”, théorie qui selon eux, serait prônée par les défenseurs du genre. Sur la page du collectif Vigi Gender, on peut en lire une définition: “Le Gender est un concept qui promeut l’indifférenciation sexuelle, au sens large, c’est-à-dire incluant la sexualité. Il est basé sur un postulat: Notre corps n’a aucune signification ; il n’a aucune influence sur nos comportements, nos centres d’intérêt, nos aptitudes, nos rôles dans la société. L’homme et la femme sont une construction culturelle et sociale indépendante de la réalité de leur corps. Par conséquent, je ne suis pas homme ou femme. Je me définis par l’orientation sexuelle que je choisis : homosexuel, bisexuel, hétérosexuel, transsexuel….” (Vigi Gender)

Un enseignement provoquant une crise identitaire

Ainsi des collectifs comme Vigi Gender, La Manif pour Tous et sa branche politisée Sens Commun considèrent que parler du genre à l’école n’est pas souhaitable.  En effet, La Manif pour Tous pense que les garçons et les filles sont différents par nature, et qu’essayer de dire aux élèves que toutes les différences qu’on observe sont construites (ce qui implique qu’on peut les déconstruire) va embrouiller les enfants en leur faisant croire qu’on est tous pareils. Pour cette organisation, les différences hommes-femmes sont à la base de la société et cette complémentarité que l’on peut observer entre les sexes permet au monde et à la société de fonctionner avec une certaine harmonie.

En dehors du fait que ces acteurs considèrent que parler de cela à l’école est en quelque sorte « contre-nature », la « théorie du genre » à l’école pourrait même avoir des effets complètement néfastes. En effet, l’école est un lieu où les enfants passent une grande partie du temps, ainsi elle est essentielle dans leur développement. En essayant d’inculquer des idées qui n’ont pas lieu d’être à l’école (comme « les garçons peuvent mettre du rouge à lèvres » ou encore « les filles peuvent conduire des camions »), on ne répond pas au problème d’égalité mais on crée un nouveau problème d’identité (La Manif Pour Tous, 2017). Pour Esther Pivet, coordinatrice de Vigi Gender, un des moments essentiels dans le développement d’une petite fille ou d’un petit garçon réside en ce moment de questionnement : “la petite fille va se demander si elle est aimable tandis que le petit garçon va se demander s’il est fort”. Si on empêche aux enfants de se poser ces questions en leur disant que tout le monde est pareil, elles resteront enfouies en eux et ces derniers les exprimeront de manière d’autant plus violente à l’adolescence. Par exemple, les filles s’habilleront de manière d’autant plus vulgaire et les garçons auront un comportement d’autant plus violent.

Des différences naturelles

Pour Henry de Lesquen, homme politique français classé à l’extrême droite, ceux qui veulent lutter contre les stéréotypes de genre à l’école ne parlent pas « d’identité sexuelle » mais « d’aspect sexuel de l’identité individuelle ». Ainsi la « théorie du genre » ramènerait tout au sexe. Selon lui, une autre erreur est de considérer que le concept de « normalité sexuelle » n’a aucun fondement scientifique. En effet, les caractéristiques genrées que l’on peut observer aujourd’hui se retrouvent à toutes les époques et dans toutes les cultures, bien qu’elles n’aient parfois aucun lien direct. C’est donc qu’il y a nécessairement un fondement naturel derrière ces caractères différents (De Lesquen).

Le genre ne doit pas être imposé aux enfants

Un autre argument, avancé par La Manif Pour Tous pour combattre ”l’enseignement du genre à l’école” est que le rôle de l’école est d’inculquer à ses élèves des connaissances et des outils pour comprendre le monde. En imposant une certaine vision du genre et des différences filles garçons, l’école ferait ce qu’elle n’est pas censée faire, en prenant le rôle des parents dans l’éducation des enfants. C’est aux parents de choisir l’éducation qu’ils veulent donner à leur enfants, l’école doit se contenter d’apprendre aux enfants des savoirs objectifs, comme l’histoire ou les mathématiques (La Manif Pour Tous, 2017).

De plus, au sens de Vigi Gender, les programmes mis en place par le gouvernement pour parler du genre à l’école peuvent contenir des images et des histoires particulièrement choquantes pour un enfant. Ainsi on imposerait aux enfants des pièces de théâtres où des gens veulent changer de sexe, où tout le monde se retrouve nu, et où la bisexualité et l’homosexualité sont traitées de manière égale à l’hétérosexualité. Cela perturbe le développement naturel de l’enfant en le confrontant à des choses qu’il n’est pas censé connaître à son âge.

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