Encouragement de la parité dans les filières

La situation actuelle
Pourquoi lutter contre la non-parité ?
Comment mettre cela en place ?

L’encouragement de la parité dans les filières sexuées répond à un besoin de recherche d’une égalité de processus. Ainsi, l’égalité hommes-femmes ne serait pas dans les résultats (salaires, obtention de diplômes) mais bien dans le parcours.

La situation actuelle

Il convient d’abord de s’interroger ce qu’on peut entendre par l’expression « filières sexuées ». De nombreuses statistiques existent sur la question. Le texte de Roland Pfefferkom Filières de formation sexuées, métiers « féminins » et politiques de mixité professionnelle, rassemble de nombreuses données statistiques qui permettent de mettre en valeur le phénomène de non parité, comme le montre ce tableau par exemple (vous pouvez cliquer sur le tableau pour l’agrandir) :

Pourcentage de filles et taux de réussite des deux sexes dans les différentes filières
MEN, Note d’information, n° 01-30, 2001.Cité par A. Bihr et R. Pfefferkorn 2002, p. 37. Légende – AES : Administration économique et sociale ; STAPS : Sciences et techniques des activités physiques et sportives ; IUT : Instituts universitaires de technologie.

Ces statistiques sont éloquentes quant à la non parité des filières, et si certains acteurs de la controverse ne considèrent pas cela comme un problème qu’il faut combattre, d’autres, comme Nicole Mosconi, chercheuse et spécialiste en sciences de l’éducation, avancent que cela résultent de stéréotype culturels à combattre (Pfefferkom, 2004)

Le Volume 5 de la revue Tic et Société étudie le phénomène des études d’informatiques, et conclut que cette non parité résulte d’un problème de représentation (Collet, 2011). On se représente les informaticiens comme étant des hommes “pris dans une relation exclusive avec l’ordinateur”. Les femmes, ne se reconnaissant pas dans cette représentation, ne vont pas chercher à faire des études d’informatiques même si elles aiment cela. Cela passe aussi, selon cette revue, par un phénomène langagier : le terme “informatique” étant chargé d’images mentales, il faudrait peut-être songer à le remplacer par d’autres termes moins évocateurs, comme Métiers de l’Information et de la Communication.

Pourquoi lutter contre la non-parité ?

Si c’est un phénomène culturel, toute une catégorie d’acteurs (sociologues, chercheurs mais aussi des organisations qui émanes du ministère de l’Education Nationale) à laquelle appartiennent Nicole Mosconi et Eduscol (portail national d’informations et de ressources s’adressant aux professionnels de l’éducation) s’accordent à dire que c’est un phénomène néfaste car ne s’appuyant pas sur des fondements scientifiques mais uniquement discriminatoires (Mosconi, 2009). Instaurer la parité dans les filières serait la marque d’un système qui juge les personnes en fonction de leurs capacités et non de leur sexes par le biais de stéréotypes infligés aux élèves depuis la plus petite enfance. Néanmoins, la grande question reste de savoir comment y parvenir.

Comment mettre cela en place ?

Un temps évoqués, l’instauration de “quotas” en fonction du sexe ne fait plus l’unanimité. Nicole Mosconi paraît réticente à l’égard des quotas, sous-entendant qu’il ne faut pas prendre le risque d’accepter des personnes moins douées dans certaines filières sous prétextes qu’elles appartiennent au genre minoritaire. De plus, les quotas ne permettent pas de traiter le problème à la base.

L’instauration de la parité dans les filières passe essentiellement par une formation des enseignants et des campagnes de sensibilisation et de préventions au stéréotypes selon le ministère de l’éducation nationale. Cela a été à l’origine du programme des ABCD de l’égalité. Pour Nicole Mosconi, qui a beaucoup travaillé en milieu scolaire, la formation des enseignants est la réelle solution pour parvenir à la parité dans les filières, qui serait une première grande marque d’égalité.

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