Comment remédier à une pénurie en eau à Barcelone ?
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Bilan sur l'Ebre


Un sujet stratégique donc très polémique


L’eau, en tant que denrée rare en Espagne, puisque l’Espagne est le pays le plus aride d’Europe, est un enjeu stratégique majeur. Elle est nécessaire à la vie et au développement économique des régions sur la côte méditerranéenne, qui s’est spécialisée à la fin du XXe siècle dans le tourisme et le tourisme de luxe, tout en conservant une agriculture intensive, grande consommatrice d’eau. A ce titre se sont créées des associations pour défendre le respect des ressources en eau dans les années 1990. Ces associations écologistes ont un poids important dans les discussions car elles sont capables de mobiliser une grande partie de l’opinion publique espagnole. Elles s’impliquent également dans la garantie de l’application des directives européenne environnementales en Espagne.

Le projet de transvasement de l’Ebre a soulevé de vives discussions à tous les niveaux politiques (région, nation, UE) et sur l’ensemble du projet, depuis sa raison d’être, c’est-à-dire la nécessité d’approvisionner la région autour de Barcelone en eau, jusqu’à sa viabilité environnementale et économique.


Une controverse sujette à des facteurs météorologiques et politiques


Les discussions au sujet du transvasement de l’Ebre n’occupent pas la une des journaux tout le temps de 2001 à 2008. La controverse est soumise à des changements de terrains : scientifique lors de la publication du PHN, elle devient très rapidement politique et très visible à l’échelle nationale quand commencent les manifestations des associations écologistes et les discussions interrégionales (entre la Catalogne et Madrid, avec de plus les interventions de la province d’Aragon). Elle dépend en grande partie du contexte politique : c’est après le changement de gouvernement de 2004 que la controverse semble s’apaiser, lorsque Zapatero suspend le PHN. Puis en 2008, la période électorale approchant, et avec la sécheresse, le dossier est ressorti des tiroirs et redevient tout à fait primordial. Une fois élu, Zapatero peut relancer le projet sans crainte de perdre une partie de son électorat. Mais c’est sa crédibilité qu’il met en jeu.

On remarque également à quel point la pluie et le beau temps interviennent également dans la dynamique de la controverse, puisque c’est la sécheresse du printemps 2008 qui font renaître la polémique, et les pluies de mai 2008 qui calment le jeu en rendant le mini-transvasement inutile.

Un aspect jusque là un peu masqué de la controverse se développe : celui de la nécessité de l’eau à Barcelone. Cet aspect était masqué car moins important que les débats sur l’impact environnemental du transvasement, mais une fois écartée la perspective de transvasement, c’est la Fondation Nouvelle Culture de l’Eau qui recherche des solutions de prévention de la sécheresse en questionnant la gestion de l’eau en Catalogne.


La controverse sur le transvasement de l’Ebre pourrait-elle resurgir ?


Puisque la controverse dépend de facteurs aussi imprévisibles que les changements politiques ou météo, la question est bien légitime. Est-ce que le transvasement de l’Ebre serait à nouveau envisagé en cas de sécheresse ? L’observation de l’évolution du dossier depuis 1970 à nos jours pousse à penser que non :

  • Dès juin 2009, l’usine de dessalement d’El Prat sera opérationnelle et produira 70hm3 d’eau douce pour la consommation de Barcelone et ses environs.

  • Malgré le développement touristique croissant et la probabilité qu’il pleuve peu en Catalogne dans les prochaines années, la consommation en eau de Barcelone ne devrait pas augmenter au-delà de la quantité d’eau disponible à la consommation. En effet, la modernisation des systèmes d’irrigation et de distribution de l’eau devrait diminuer sensiblement les pertes d’eau ; la mise en place d’un nouveau système de prix de l’eau prévue pour 2010 incitera les consommateurs à épargner et mieux utiliser l’eau ; le plan d’action de chaque bassin hydrologique que la Directive Cadre de l’Eau demande pour 2009 sera garant de la bonne gestion de l’eau en Espagne.


Etat actuel de la controverse


La controverse n’est pas close pour autant, car il reste de nombreuses questions sur la gestion de l’eau. C’est sur ce terrain qu’ont lieu à présent une grande partie des discussions.



Suite de la controverse : l'approvisionnement de Barcelone par Bateaux