Comment remédier à une pénurie en eau à Barcelone ?
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La chronologie des évènements


17 Février 2001 : Publication du Plan Hydrologique National (PHN) par le gouvernement de Aznar (Partido Popular). Suivi de nombreuses réactions des communautés scientifiques et écologiques de rejet de ce plan :

25 février 2001 : Marche sur Barcelone (300 000 personnes environ)

19 semptembre 2001 : Marche bleue sur Bruxelles. Plus de 10 000 Espagnols sont présents pour porter leurs revendications contre le PHN à l’Union Européenne. Résultat : la Commission à l’Environnement demande à l’Espagne des études supplémentaires pour vérifier que les projets de transvasements respectent la Directive Cadre de l’Eau.

Critiques formulées à l’encontre du PHN :

  • Le PHN se fonde sur des concepts obsolètes. Par exemple la notion de déséquilibre hydrologique entre le nord et le sud de l’Espagne, ou l’idée que l’eau des rivières se perd dans la mer, que l’on trouve dans le PHN, doivent être remplacés par une optique de développement durable.

  • Le PHN privilégie une stratégie d’offre, c'est-à-dire que les provinces peuvent prétendre à disposer des mêmes quantités d’eau quelles que soient leurs caractéristiques géographiques.

  • Les causes des problèmes de pénurie, telles l’exploitation illégale de puits ou la prolifération de terrains de golfs, ne sont pas analysées.

  • L’offre de l’eau de l’Ebre crée de nouvelles demandes d’eau auprès des agriculteurs.

  • Le PHN alimente les déséquilibres territoriaux et pousse à un modèle de développement non durable sur le littoral méditerranéen.

  • Le bilan économique coût-bénéfice des transvasements de l'Ebre s'avère négatif, en contradiction avec les critères de rationalité économique exigés par la Directive Cadre. En effet les durées d’amortissement et l’énergie productible sont surestimées, alors que les coûts de pompage sont sous-valorisés. De plus les coûts de purification de l’eau de l’Ebre ne sont pas pris en compte. Le coût total du projet s’élève à 18 milliards d’euros.

  • L’impact environnemental est très grave : inondation de vallées, détérioration de l’état écologique de plusieurs rivières, aggravation de la pollution des eaux et diminution de la quantité de sédiments.

mars 2002 : Manifestation contre le PHN à Barcelone, 400 à 500 000 participants.

27 mai 2002 : La Commission Européenne annonce qu’elle reporte à plus tard sa décision de financer le PHN, par manque d’informations. Le coût total du projet s’élève à 18 milliards d’euros.

29 juillet 2002 : La société publique Trasagua, créée pour réaliser le transvasement de l’Ebre, remet son mémoire pour qu’il soit examiné par l’administration.

Août 2002 : L’association Plateforme de Defense de l’Ebre proteste contre l’amendement au PHN, le Plan Intégral de Protection du Delta de l’Ebre, présenté par le gouvernement espagnol.

Octobre 2002 : WWF dénonce la sous-estimation des coûts dans le PHN.

Mars 2003 : manifestation à Valence pour le PHN, plusieurs dizaines de milliers de manifestants

Mai 2003 : Etude de WWF sur le transvasement Tage-Segura ; les transvasements ne font qu’empirer la crise de l’eau.

Décembre 2003 : La Commission Européenne reporte sa décision de financement du PHN par manque de preuves que ce projet respecte bien les lois environnementales européennes.

Mars 2004 : arrivée au pouvoir du PSOE

13 mai 2004 : présentation par le Ministère de l’Environnement d’un plan alternatif au transvasement de l’Ebre, privilégiant la solution de dessalement d’eau de mer.

24 mai 2004 :réponse de l’association Ecologistes en Action au Ministère de l’Environnement. Le plan alternatif est insuffisant car il n’adopte pas la posture de nouvelle culture de l’eau en en réduisant pas la demande. Ecologistes en Action propose que des mesures d’épargne d’eau soient mises en place, rendant superflues l’usine de dessalement d’El Prat.

18 juin 2004 : Le Conseil des Ministres annule le projet de transvasement de l’Ebre.

23 juin 2005 : modification du PHN, notamment avec amendement du projet de transvasement

2005 : création d’un groupe de travail au sein de la Fundacion Nueva Cultura del Agua pour le suivi de la Directive Cadre de l’eau (européenne)

Mars-avril 2008 : forte sécheresse. Barcelone importe de l’eau depuis Marseille par bateau.

Resurgissement d’un projet de mini-transvasement depuis l’Ebre jusqu’à Barcelone. Il s’agissait de transporter sur 60km de canalisation le surplus d’eau non utilisée par les agriculteurs de Tarragona, soit 4hm3 par mois pendant 7 mois (solution provisoire jusqu’à la mise en place de l’usine de dessalement du Llobregat, prévue pour mai 2009). Coût : 180 M€. AGBAR était chargé de le réaliser. Ce projet est approuvé par le Conseil des Ministres le 18 avril 2008.

Mai : pluies. FNCA et Ecologistes en Action réclament la suspension du projet de mini-transvasement.

6 juin 2008 : Le décret de mini-transvasement est suspendu.



Suite de la controverse : bilan sur le détournement de l'Ebre