Normes IFRS |
Définition normes comptables
Les normes comptables sont des règles que les
entreprises doivent suivre afin d’harmoniser la présentation et la
clarté de leurs « états financiers », et ainsi de permettre à
l’investisseur de se faire, à la simple lecture de ces états financiers,
une idée assez précise du profil de l’entreprise. Les « états financiers » de l’entreprise correspondent
aux bilans, comptes de résultat, tableaux de financement, notes annexes
comprenant une déclaration de conformité aux normes comptables, ainsi
que tout autre document explicatif pouvant aider à la compréhension de
ces comptes. Bref rappel historique (normes IAS)
Dès l’année 1973, plusieurs pays anglo-saxons et
européens avaient crée le comité des normes comptables internationales
(IASC) dans le but de promouvoir un jeu unique de normes comptables
applicables au niveau international.
C’est par ce comité que les normes IAS (International Accounting
Standards) ont progressivement été mises en place. Cependant, en 2000,
l’IASC a décidé de séparer son travail au niveau technique, désormais
assuré par l’IASB (International Accounting Standards Board), de ses
activités d’organisation et de promotion de normes comptables
internationales, regroupées au sein d’une fondation, l’IASCF. Les
nouvelles normes comptables produites par l’IASB portent alors le nom
d’IFRS (International Financial Reporting Standards) et sont appliquées
à partir de 2005, en complément des normes IAS déjà en place. Principaux enjeux des normes IFRSL’un des enjeux majeurs des nouvelles normes était de
renforcer la clarté des
comptes des entreprises, afin de rétablir la
confiance des investisseurs, mise à mal par des scandales
financiers tels que
l’affaire Enron dans le début des années 2000 et par l’explosion de la
dette des entreprises. Le but est d’obtenir une meilleure évaluation de
l’entreprise grâce à une meilleure compréhension des comptes, qui seront
établis dans le nouveau langage comptable proposé par les normes
IFRS. L’autre objectif,
primordial, de l’application des normes IFRS, est de proposer un jeu
unique de normes comptables internationales, à terme mondiales si le
rapprochement avec les normes américaines US GAAP (US Generally Accepted
Accounting Principles) se réalise. Pour l’instant, les normes IFRS sont
essentiellement en vigueur dans les pays de l’Union Européenne, même si
certains Etats comme l’Egypte et l’Ukraine se sont portés volontaires
pour les appliquer. De plus, l’IASB et son homologue américain le FASB (Federal
Accounting Standards Board) se sont entendus en septembre 2002, à
Norwalk aux Etats-Unis, sur un programme de convergence de leurs
systèmes normatifs. D’autre part, les
normes IAS/IFRS concernent aujourd’hui les comptes consolidés des
entreprises cotées faisant un appel public à l’épargne, mais plus
généralement toutes les entreprises qui souhaitent les adopter pour leur
comptabilité. Toujours dans un but de standardisation, l’Union
Européenne souhaiterait pouvoir étendre les normes IFRS aux entreprises
non-cotées et aux PME. Pour les promoteurs de ces normes internationales, leur utilisation est bénéfique à tous les acteurs de l’économie : en effet, elle est avantageuse pour les entreprises cotées sur différentes bourses : celles-ci n’ont plus à produire plusieurs jeux d'états financiers et économisent ainsi d'importantes sommes d'argent. Les investisseurs, pour leur part, peuvent mieux comparer et examiner les données financières d'entreprises où qu’elles soient établies. Enfin, l’utilisation d’une unique référence comptable internationale doit permettre un meilleur fonctionnement du marché des capitaux de chacun des Etats l’ayant adoptée. Les différents impacts des normes IFRS
Tout
d’abord, l’application des nouvelles normes IFRS a nécessité en pratique
la refonte des systèmes d’information des entreprises. En effet, les
flux comptables classiques ne comportaient alors pas suffisamment
d’informations pour satisfaire aux normes IFRS. Les adaptations du
système d'information devaient donc
mettre en œuvre des outils
informatiques qui permettent l’extraction de
données plus nombreuses, qui restent compatibles avec les
systèmes existants, mais
qui soient en même temps assez évolutifs pour prendre en compte la
modification des normes comptables au fur et à mesure. L’audit des
systèmes existants a conduit certaines entreprises
à remettre intégralement en question leur système d’information et à en
revoir l’architecture
globale de manière à privilégier un projet d’ensemble
harmonisé. Ensuite, toutes les entreprises, et plus
particulièrement les établissements de crédit, ont été affectées par les
normes IAS 32 et IAS 39 qui exigent l’évaluation des instruments
financiers à leur « juste valeur ». Selon la définition donnée par
l’IASB, la
juste valeur est « le
montant pour lequel un actif pourrait être échangé, ou un passif émis,
entre parties bien informées, consentantes, et agissant dans des
conditions de concurrence normale ». Plus que toutes les autres normes,
l'IAS 32 et l’IAS 39 rompent avec l'esprit de la comptabilité française
notamment. Elle remet en question les principes comptables « de
base » dans la mesure où elle modifie certains concepts du formalisme
comptable. En effet, la comptabilité « traditionnelle » enregistre un
bien à sa valeur d'acquisition et ne revient sur cette valeur dite
« historique » qu'au moment de la cession de ce titre ou en cas de
provisions pour dépréciations à constituer (principe de prudence). Le
principe de la juste valeur oblige à valoriser un titre qui
présenterait, au moment de l’établissement des états comptables, une
valeur supérieure à sa valeur d’acquisition contrairement à ce qui se
passait auparavant : l’établissement dégage alors un produit. Les normes IFRS limitent, sans les supprimer, les cas,
où une banque pouvait comptabiliser un titre à maturité fixée à son
bilan en « titre d’investissement », ce qui lui permettait, dans
certaines conditions, de ne pas constater de provision pendant la vie du
titre, même en cas de valorisation de marché du dit titre inférieure à
sa valeur d’acquisition, le gain ou la perte n’étant constatée
comptablement qu’à son échéance. |