Crise d'évaluation

La crise financière va d’abord se manifester par une crise d’évaluation ou encore crise d’illiquidité. Cela part de la crise de confiance qui sévissait sur le marché interbancaire, et empêchait ainsi les prêts entre les banques. Seule une injection massive de liquidités par les banques centrales a pu permettre aux banques de refinancer leurs activités et d’éviter une crise systémique.

Toujours est-il qu’une crise de liquidité était d’actualité. Or cette crise de liquidité pose un problème majeur par rapport aux nouvelles normes comptables en application.  Elles ont été conçues pour plus de transparence et pour pouvoir s’adapter aux marchés notamment avec la fair value et le modèle « mark to market ».

Or l’illiquidité du marché durant cette première phase de la crise pose le problème de ce qu’est réellement cette fair value. Les normes ont été conçues pour être efficaces dans le cadre d’un marché liquide, or ce n’a pas été le cas pendant la crise. Très vite la question du prix réel de certains actifs sur les marchés s’est posée, puisque compte tenu du caractère illiquide du marché, il devenait difficile, avec les normes en place, de donner une valeur à un actif qui pourtant en possédait intrinsèquement une, ne serait-ce que la valeur d’achat.

C’est dans ce cadre que la controverse sur le rôle des normes comptables pendant la crise financière prend tout son sens. Ainsi pour comprendre cette controverse, il est nécessaire de regarder d’abord en quoi consiste la fair value et ensuite la mise en cause de celle-ci.