En décembre 2012, Marion Larat, étudiante bordelaise, victime d’un accident cardio-vasculaire en 2006, porte plainte contre le laboratoire Bayer, imputant son accident à la pilule contraceptive de troisième génération, Méliane, qu’il commercialisait. C’est l’élément déclencheur d’un long scandale médiatique, suivi d’une série d’études visant à évaluer le risque induit par ces pilules.
La contraception oestroprogestative comporte des effets secondaires ; aussi, chaque nouvelle génération de pilules vise à les diminuer encore. Les pilules de 3ème et 4ème génération atténuent les effets androgéniques en particulier l’acné et la tolérance cardio-vasculaire, grands défauts des pilules de première et deuxième génération. Elles favoriseraient en revanche le risque de thrombose veineuse et d’embolie pulmonaires, et c’est sur ce point que porte la plainte de Marion Larat.
L’enjeu est alors d’évaluer si ces pilules de troisièmes et quatrième génération ont leur place sur le marché. D’une part, la European Medical Agency (EMA) conclut que les bénéfices de ces pilules justifient leur utilisation, malgré les risques encourus. D’autre part, en France, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé l’expertise de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et de la Haute Autorité de la Santé (HAS). Les rapports de ces deux organisations ont été suivis d’une décision politique : le dé-remboursement des pilules contraceptives de 3ème et 4ème génération en mai 2013. De nombreux syndicats et associations de médecins français auraient souhaité une interdiction de ces pilules. En outre, le grand public, méfiant, tend à se tourner vers d’autres pilules et moyens de contraception. Il serait donc légitime de se demander si le rapport bénéfice/risque évalué par l’EMA justifie de laisser les pilules de 3ème et 4ème génération sur le marché. Quelle peut être alors l’attitude de la France face à la décision européenne ? Comment assurer la santé des femmes, compte-tenu de ce climat de suspicion et de la remise en cause des médecins et de leurs actions ?
Ce site internet est la synthèse du travail réalisé par un groupe d’élèves en première année de l’école Mines ParisTech. Il vise à donner des éléments de compréhension et de réponse au sujet complexe qu’est l’utilisation des pilules contraceptives de 3ème et 4ème génération. En plus des trois problématiques soulevées, nous vous proposons d’accéder à une cartographie des acteurs pour bien comprendre les différents avis s’exprimant, une chronologie de la controverse depuis son commencement, ainsi qu’à des rappels sur l’histoire de la contraception, la contraception en France et une description des différents types de pilules existants. Lors de votre parcours sur notre site internet, les mots en verts vous permettront d’accéder au glossaire, ceux en bleu à des pages internet externes à notre site et ceux en marron à des pages de notre site. Vous pourrez également accéder à n’importe quel moment au plan du site grâce à l’onglet se déplaçant sur la droite intitulé « Plan du site ».
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