La problématique de la contraception est une question qui n’est pas récente. Depuis des millénaires, les hommes et les femmes ont imaginé de nombreuses recettes, essayé de nombreuses techniques pour éviter les conséquences d’un rapport sexuel : introduction de pommades dans le vagin, douches vaginales d’eau froide pour tuer le sperme, tampons en laine pour fermer le col de l’utérus (même principe que le diaphragme), abstinence à certaines périodes… Certaines méthodes ayant plus de succès que d’autres.
La naissance du préservatif et du stérilet
La date d’apparition du préservatif est inconnue, mais dès 1 500 avant J-C certains peuples utilisaient déjà un sachet en vessie de chèvre. Les égyptiens l’utilisaient eux pour se protéger des maladies vénériennes. Au XVIème siècle apparaît en Asie une version plus moderne du préservatif. Les chinois le fabriquaient en papier de soie huilée, les japonais en cuir ou en écailles de tortue. En France, il est fabriqué en boyaux d’animal, comme cela se faisait sous l’empire romain. Il faudra attendre la découverte du latex par Charles Goodyear (1839) pour que les premiers préservatifs en latex apparaissent. En 1880, la compagnie de pneumatiques Goodyear Tire & Rubber conçoit le premier modèle en caoutchouc. Ils sont réutilisables après lavage.
Le stérilet (désormais appelé dispositif intra-utérin) est inventé par Ernst Gräfenberg en 1928. Petit objet métallique en forme de « T », inséré dans l’utérus, il empêche la nidation de l’embryon. Il se démocratise avec l’apparition du modèle en cuivre et constitue aujourd’hui l’un des moyens de contraception les plus efficaces et les plus utilisés au monde.
En parallèle, certains ont essayé de développer des méthodes de contraceptions non invasives, en s’appuyant sur les cycles menstruels de la femme. Ce sont les méthodes Ogino et Knauss, la dernière étant plus connue sont le nom de méthode des températures. C’est en s’appuyant sur une connaissance plus approfondie de l’ovulation qu’elles ont été mises au point, mais toutes les deux sont des échecs.
La découverte de la pilule contraceptive
La pilule contraceptive est née dans les années 1950. La recherche sur les hormones prenaient son essor dès le début du XXème siècle, avec l’utilisation de l’insuline et de la thyroxine pour traiter respectivement le diabète et les troubles de la thyroïde. La progestérone est quant à elle découverte en 1934, et ses propriétés d’inhibition de l’ovulation sont vérifiées par des expériences sur les animaux. L’estriol, découverte en 1930, et l’estrone (1935) se révèlent avoir le même effet. C’est Gregory Pincus, sous l’impulsion de Margaret Sanger, qui met au point la première pilule contraceptive en 1954, suite au développement de la synthèse de la progestérone en laboratoire. Testée à Porto Rico où il n’y a pas d’interdiction de la contraception, la pilule Enovid est mise en vente le 10 juin 1957 en tant que pilule pour réguler les troubles menstruels. Ce n’est qu’en 1960 que son utilisation à des fins contraceptives est autorisée.
En France, il faut attendre la loi Neuwirth (1967) pour autoriser la fabrication et l’importation de contraceptifs. Leur vente est réservée exclusivement en pharmacie sur ordonnance médicale, les filles mineures devant avoir le consentement de leurs parents. Ce n’est qu’en 1974 avec la loi Veil que les mineures ont droit à l’anonymat. Dans le même temps, la Sécurité Sociale décide de rembourser les pilules contraceptives. Le nombre de femmes qui prennent la pilule explose. De 4% en 1967, il passe à 30% en 1987. La modification de la composition chimique des pilules entraîne l’apparition des pilules de 2ème génération en France (années 70), puis de 3ème génération (années 90) qui sont conçues pour atténuer les effets secondaires tels les seins douloureux, les migraines… et enfin les pilules de 4ème génération en 2001.
De nombreux autres moyens de contraception sont aujourd’hui disponibles : le diaphragme, la stérilisation, les spermicides, mais aussi les patchs et les implants, qui libèrent régulièrement les hormones contraceptives et qui pallient l’oubli de la prise de pilule.