L'origine des langues

Lyle Campbell

Lyle Campbell est un linguiste américain qui travaille actuellement au département de linguistique de l'université de l'Utah. Il a étudié la linguistique mais également l'archéologie et l'anthropologie. En 1971, il soutient une thèse sur la linguistique à l'université de Californie (UCLA). Il enseigne maintenant la linguistique en tant que professeur à l'université de l'Utah et il est également directeur du centre de recherche de l'université sur les langues amérindiennes. Il est considéré comme l'un des meilleurs experts des langues amérindiennes, notamment le Maya et l'Aztèque, et de la linguistique historique.

Etant donné ses connaissances de la linguistique historique et des méthodes auxquelles elle fait appel, Lyle Campbell émet, dans son article intitulé What can we learn about the earliest human language by comparing languages known today ? (Que pouvons nous apprendre sur les premières langues humaines en comparant les langues actuelles (1999)), de sévères critiques à propos du travail de comparaison effectué par Merritt Ruhlen et Joseph Greenberg . Ainsi, il affirme qu'aucune conclusion ne peut être tirée des études de comparaison effectuées sur les langues actuelles. Selon lui, l'échelle de temps sur laquelle l'étude est menée est bien trop grande ce qui implique l'existence de changements bien trop importants dans les différents langages. Il pense donc fermement qu'on ne peut retrouver dans les langues modernes aucun indice, sous quelque forme que ce soit, qui pourrait être analysé par la linguistique historique et fournir des informations sur le lexique et la structure des premières langues de l'humanité.

Il critique l'utilisation faite par Ruhlen de la linguistique historique et de la comparaison de masse et soutient que son travail ne peut pas du tout être présenté comme une preuve de l'existence de l'hypothétique langue mère aussi appelée " Proto-World ". En se fondant sur ses propres études et sur celles effectuées par d'autres linguistes à propos du travail de Ruhlen ( Hock , Picard, Bender , Rosenfelder, Salmons , Trask ), il arrive à la conclusion que " les affirmations concernant une étymologie universelle sont infondées et ne peuvent rien nous apprendre sur les origines du langage humain ".

Afin de démontrer les limites de la comparaison de masse utilisée par Ruhlen quand celle ci est appliquée à des langues dont la parenté remonte à plusieurs milliers d'années, il a comparé trois langues : l'anglais, l'hindi et le maori. L'anglais et l'hindi sont deux langues indo- européennes dont la séparation ne remonte pas à plus de 5000 où 6000 ans ; le maori, quant à lui, n'est pas du tout une langue indo-européenne et s'il entretenait une parenté avec les deux autres langues, celle-ci serait bien plus ancienne et bien plus difficile à mettre en évidence. Pourtant, une comparaison entre l'état actuel de l'anglais, de l'hindi et du maori ne fait pas du tout apparaître un lien plus étroit entre les deux langues indo-européennes. En effet, sur 100 mots étudiés, cinq seulement semblent apparentés pour l'hindi et l'anglais contre 15 pour l'anglais et l maori, 10 pour l'hindi et le maori. Cette étude démontre ainsi que la comparaison de masse ne donne pas de meilleur résultat à propos des langues pour lesquelles le lien de parenté est établi que pour les autres. C'est donc le hasard seul qui est responsable des coïncidences les plus frappantes revendiquées par les partisans de l'étymologie universelle.

De plus, si, comme le supposent certains, l'origine du langage remonte à plus de 100 000 ans, alors, pour Campbell, il est facile de concevoir qu'aucune filiation ne peut être directement visible aujourd'hui. Bengston et Ruhlen soutiennent qu'il ne faut pas faire remonter cette date au-delà de 50 000 ans, mais cette date est trop récente, l'Australie ayant été peuplée antérieurement.

Lyle Campbell conclut son travail de recherche en affirmant que : " la recherche d'une étymologie universelle est au mieux une perte de temps, au pire un fardeau pour la linguitique en tant que discipline, dans la mesure où elle donne de fausses idées à ceux qui s'y intéressent. "

Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.

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Le linguiste américain Joseph Greenberg fut d'abord spécialiste de linguistique synchronique (description des langues actuelles), et il chercha dans les années 1950 à identifier des caractéristiques communes à toutes les langues actuelles. Greenberg se concentra ensuite sur la classification des langues, et développa la méthode de comparaison de masse afin de classer toutes les langues africaines en seulement quatre familles, et toutes les langues américaines en trois familles. Greenberg appliqua ensuite cette méthode pour rechercher une parenté commune aux langues indo-européennes et asiatiques, travail interrompu à sa mort en 2001 et resté inachevé.

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Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.

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Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.

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Hans Henrich Hock est un linguiste d’origine allemande spécialiste de la linguistique historique et des langues indo-européennes. Pour lui, les méthodes de comparaison de Ruhlen ne sont pas assez précises. En comparant l’anglais et l’hindi selon ces méthodes, il montre que 65% des mots qui seraient considérés comme apparentés n’auraient en fait pas la même origine.

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Lionel Bender est professeur de linguistique à l'université Carbondale de l'Illinois du Sud. Il s'est spécialisé dans les langues africaines, sujet sur lequel il a publié de nombreux livres et articles.

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Joe Salmons est un linguiste spécialiste de l’évolution des langues germaniques. En travaillant sur l’une des racines universelle trouvée par Ruhlen, il a montré que le facteur chance était bien plus probable que l’hypothèse d’une parenté des langues pour expliquer les ressemblances observées.

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Larry Trask était un linguiste américain spécialiste de la langue basque. Ses critiques du travail de Ruhlen concernent principalement la façon dont ce dernier se sert des mots pour trouver des filiations allant dans le sens de son travail tout en feignant d’ignorer les sens, les racines réelles et les étymologies parfois transparentes.

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Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.

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John Bengston est un linguiste américain, spécialisé dans la langue basque. En tant que membre du Santa Fe Institute, il a beaucoup collaboré avec Merritt Ruhlen, d'abord dans son travail de classification des langues actuelles, notamment dans la filiation de la langue basque avec la famille des langues caucasiennes, puis dans la reconstitution de racines de la langue originelle.

Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.

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