Le linguiste Donald Ringe est professeur à l'Université de Pennsylvanie depuis 1985. La majorité de ses travaux concerne la linguistique historique et l'étude de l'évolution des langues. Plus récemment, Ringe a travaillé sur les modèles informatiques pour représenter les modes d'évolution des langues.
Selon Ringe, les ressemblances rencontrées par Greenberg puis par Ruhlen entre les langues actuelles pourraient être dues au simple hasard, sans qu'il soit nécessaire de postuler une quelconque origine commune de toutes les langues actuelles. Ainsi, il faudrait en fait savoir, d'un point de vue probabiliste, le nombre de mots de sens et de phonétiques proches que l'on rencontrerait entre deux langues si celles-ci n'avaient aucune origine commune, et chercher ensuite à identifier un nombre de ressemblances significativement supérieur.
Dans On Calculating the factor of chance in language comparison (Calcul du rôle du hasard dans la comparaison entre les langues, 1992),), Ringe cherche à mettre en pratique cette idée en partant d'un nombre limité de mots et de langues et en ayant recours à des mathématiques relativement simples. Les résultats qu'il obtient lui permettent de conclure que la méthode de comparaison de masse qui a été utilisée par Greenberg puis Ruhlen n'est pas satisfaisante.
Ringe prend comme point de départ la célèbre liste Swadesh, liste de 100 (parfois 200) mots développée par le linguiste Morris Swadesh dans les années 1950 et souvent employée en linguistique historique. Ces listes sont constituées de mots aussi indépendants que possible : parties du corps, premiers chiffres, verbes d'action, adjectifs… Ringe propose ainsi une approche mathématique de la comparaison de deux langues (méthode linguistique traditionnelle). Il s'agit en fait d'étudier les taux de correspondance entre les deux langues pour un certain type de variation (par exemple modification de la consonne initiale). Ringe calcule alors la probabilité d'obtenir cette correspondance. Si on obtient un nombre important de correspondances dont la probabilité est faible (inférieure à 1%), on peut alors considérer que les deux langues sont apparentées.
Selon Ringe, ces contraintes permettent de comparer efficacement deux langues entre elles, et de conclure quant à leur parenté. Cependant, Ringe déduit de son étude que les méthodes de Ruhlen ne tiennent pas compte du risque de ressemblances fortuites entre les langues. Tout d'abord, Ringe impose des correspondances parfaites vérifiées à chaque fois que le même environnement est observé, alors que Ruhlen admet des ressemblances plus souples qui n'obéissent pas à des règles aussi précises que celles traditionnellement employées en linguistique historique. Mais c'est surtout l'aspect multilatéral des comparaisons de Ruhlen que critique Ringe.
En effet, dans la méthode de comparaison développée par Greenberg, il ne s'agit plus de comparer deux langues entre elles mais bien plusieurs langues simultanément. Cet argument est d'ailleurs utilisé par Bengston pour défendre la méthode: selon lui, si on retrouve un même mot dans six langues et non pas deux, l'argument de la parenté s'en retrouve encore renforcé. Cependant, Ringe réfute cette idée à l'aide du raisonnement mathématique suivant:
Supposons par exemple que la probabilité d'une caractéristique donnée (par exemple la présence d'un son 'k' en début d'un mot) est de 0,1. Si l'on compare six langues, la probabilité de trouver cette caractéristique dans le "même" mot (c'est-à-dire dans les mots dont les sens sont très proches) six fois est de 0,000001. En revanche, Ringe calcule que si l'on considère vingt langues, la probabilité de trouver la caractéristique dans le "même" mot de six de ces vingt langues est plus de 8 000 fois plus importante! Or, c'est bien ce que font Ruhlen et Bengston, puisqu'ils cherchent pour chaque racine des exemplesparmi l'ensemble des langues actuelles, et non pour chacune de celles-ci.
La conclusion fondamentale de Ringe est donc que la méthode multilatérale n'est pas capable de distinguer les ressemblances dues à une origine commune et celles dues au simple hasard.
Cependant, les travaux de Ringe ont eux aussi été critiqués, notamment pour leur trop grande simplicité. Tout d'abord, son choix de se limiter aux listes de Swadesh (soit 100 ou 200 mots seulement) est contesté car, afin de réaliser une étude statistique et probabiliste correcte, il aurait fallu au contraire chercher à utiliser un échantillon beaucoup plus important. Les modèles probabilistes utilisés pour caractériser les distributions sont également contestés par certains linguistes. De plus, des statisticiens se sont penchés sur son étude et ont révélé de nombreuses approximations et plusieurs raisonnements mathématiques douteux.
Ainsi, il semble que l'étude de Ringe sur le rôle du hasard soit trop élémentaire pour être acceptée en tant que telle. Cependant, Ringe soulève un problème très important et une étude plus précise des probabilités d'occurrence de ressemblances entre deux ou plusieurs langues, associée à une analyse des vitesses d'évolution des langues, pourrait permettre d'analyser la pertinence de la méthode de comparaison multilatérale pour des langues ayant divergé il y a plusieurs dizaines de milliers d'années.
Le linguiste américain Joseph Greenberg fut d'abord spécialiste de linguistique synchronique (description des langues actuelles), et il chercha dans les années 1950 à identifier des caractéristiques communes à toutes les langues actuelles. Greenberg se concentra ensuite sur la classification des langues, et développa la méthode de comparaison de masse afin de classer toutes les langues africaines en seulement quatre familles, et toutes les langues américaines en trois familles. Greenberg appliqua ensuite cette méthode pour rechercher une parenté commune aux langues indo-européennes et asiatiques, travail interrompu à sa mort en 2001 et resté inachevé.
Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.
Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.
Le linguiste américain Joseph Greenberg fut d'abord spécialiste de linguistique synchronique (description des langues actuelles), et il chercha dans les années 1950 à identifier des caractéristiques communes à toutes les langues actuelles. Greenberg se concentra ensuite sur la classification des langues, et développa la méthode de comparaison de masse afin de classer toutes les langues africaines en seulement quatre familles, et toutes les langues américaines en trois familles. Greenberg appliqua ensuite cette méthode pour rechercher une parenté commune aux langues indo-européennes et asiatiques, travail interrompu à sa mort en 2001 et resté inachevé.
John Bengston est un linguiste américain, spécialisé dans la langue basque. En tant que membre du Santa Fe Institute, il a beaucoup collaboré avec Merritt Ruhlen, d'abord dans son travail de classification des langues actuelles, notamment dans la filiation de la langue basque avec la famille des langues caucasiennes, puis dans la reconstitution de racines de la langue originelle.
Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.
John Bengston est un linguiste américain, spécialisé dans la langue basque. En tant que membre du Santa Fe Institute, il a beaucoup collaboré avec Merritt Ruhlen, d'abord dans son travail de classification des langues actuelles, notamment dans la filiation de la langue basque avec la famille des langues caucasiennes, puis dans la reconstitution de racines de la langue originelle.
Le linguiste américain Joseph Greenberg fut d'abord spécialiste de linguistique synchronique (description des langues actuelles), et il chercha dans les années 1950 à identifier des caractéristiques communes à toutes les langues actuelles. Greenberg se concentra ensuite sur la classification des langues, et développa la méthode de comparaison de masse afin de classer toutes les langues africaines en seulement quatre familles, et toutes les langues américaines en trois familles. Greenberg appliqua ensuite cette méthode pour rechercher une parenté commune aux langues indo-européennes et asiatiques, travail interrompu à sa mort en 2001 et resté inachevé.
Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.