Christophe Coupé travaille dans le même domaine que Merritt Ruhlen et, en se posant la question de l'origine des langues, confronte les deux principales théories sur l'émergence du langage : la monogenèse et la polygenèse.
Lors de son étude, il se sert principalement de modèles informatiques, développés sur une plate-forme logicielle baptisée LEMMingS (Language Evolution Modelling and Monitoring System).Il modélise donc l'émergence des innovations en général et remarque ainsi que la polygenèse devient plus probable que la monogenèse dès que la probabilité d'émergence du langages en un site quelconque dépasse un certain seuil, comme on peut le voir sur le graphique suivant :
Cependant, ce schéma pourrait être " court-circuité par une diffusion rapide de l'innovation d'un site à un autre ", remarque-t-il.
En effet, si une innovation apparaît dans un groupe et se diffuse rapidement à d'autres, ces derniers, ayant acquis l'innovation par contact, ne la développeront plus de façon indépendante. Ainsi, la probabilité de monogenèse de l'innovation peut redevenir plus importante, et devenir même supérieure à celle de polygenèse si la diffusion de l'innovation se fait assez rapidement.
Il note aussi que c'est le ratio de probabilités de transmission et d'émergence en un site qu'il est important de considérer. En effet, c'est le ratio qui induit la possibilité qu'une innovation diffuse plus vite qu'elle n'apparaît en différents sites.
C'est pour cette raison qu'il se met à étudier les fréquences de contacts entre différents groupes, en adoptant un modèle de diffusion des groupes
Coupé remarque que les modèles restent néanmoins très loin de la réalité puisqu'il est quasiment impossible d'estimer la probabilité d'émergence dans un site, ce qui donne un certain regard critique par rapport aux résultats théoriques.
Ainsi, l'étude de Christophe Coupé ne permet pas de trancher de manière certaine entre monogenèse et polygenèse. Cependant, Coupé parvient à la conclusion que l'hypothèse de la polygenèse, qui fait peu d'adeptes parmi les linguistes, n'est pas à exclure. Ainsi, il n'est même pas certain selon Coupé que la langue mère originelle, que tente de reconstituer Merritt Ruhlen , existe.
Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.
Merritt Ruhlen soutient fermement l’hypothèse de l’existence d’une langue originelle, mère de toutes les langues, opinion partagée par la plupart des linguistes. mais affirme que l’on peut, avec les outils de la linguistique dont il dispose, remonter jusqu’à cette langue mère pour en exhiber des mots et c’est ce qu’il a fait dans son livre paru en 1997.